"Ce n'est pas anodin d'en manger": faut-il étiqueter la viande comme les paquets de cigarettes?

Et si on étiquetait la viande comme les paquets de cigarette pour alerter sur son impact sur le climat? C'est ce qu'ont fait des chercheurs britanniques, qui ont ajouté des avertissements illustrés sur certaines pièces de viande pour réduire la consommation.
Avec des résultats probants: l'étude a montré une diminution de 7 à 10% de la consommation de ces produits. L'étiquette faisait mention de la pollution, des risques pour la santé et des pandémies liées à l'élevage intensif.
Si pour l'instant, l'initiative n'en est qu'à ses balbutiements, elle pourrait devenir réalité devant la nécessité de réduire la consommation de viande, en conformité avec les objectifs de réduction des émissions de carbone.

Réformer la filière
Une étude saluée par Etienne Liebig, l'éducateur des Grandes Gueules: "Je pense que c'est bien qu'il y ait une prise de conscience. On n'interdit rien à personne et cette affiche pour tout le monde montrerait que ce n'est pas anodin de manger de la viande et que c’est bien d’y réfléchir", note-t-il sur RMC et RMC Story.
Cédric, agriculteur dans l'Ain, est lui totalement contre: "Je pense cependant qu'il faut une étiquette claire sur les paquets de viande pour savoir d'où elle vient, savoir si elle est de la région ou si elle vient du Brésil", appelle-t-il.
"J'ai des bêtes qui partent de chez moi pour être abattues dans le sud de la France avant d'être revendues dans le supermarché à côté de chez moi à Bourg-en-Bresse. Pourtant, il y a des abattoirs dans ma région. Avant de parler de pollution, il faut arrêter ça", ajoute l'agriculteur.
Impact environnemental
Dans le monde, la production de viande est responsable de 56 à 58% des émissions de gaz à effet de serre. Et selon l'Ademe, l'Agence de la transition écologique, l'alimentation représente 24% des émissions de gaz à effet de serre des Français. Réduire sa consommation de viande permettrait de limiter ces émissions.
Concernant la santé des Français, l'OMS recommande de manger maximum 500 grammes de viande rouge et 150 grammes de charcuterie par semaine. Or, 28% de Français dépassent ces seuils.