Sandrine Rousseau fait le lien entre les incendies et la viande: "Sur le fond, elle a raison"

Le nouveau buzz de l'été sur la viande pour Sandrine Rousseau? Après avoir estimé l'année dernière que la pratique du barbecue était "un symbole de virilité" et qu'il fallait changer nos habitudes de consommation, la députée EELV a assuré ce mardi que la consommation de viande était l'une des causes des incendies qui ravagent notamment le pourtour méditerranéen, de l'Algérie à la Grèce.
"La consommation de viande est une des causes de ce qui se passe en Algérie, Espagne, Grèce, Chine, Arizona et partout. Se prendre en photo, tout sourire, avec un morceau de viande, aujourd’hui, c’est cracher à la figure de celles et ceux qui fuient, brûlent, meurent de chaleur", a assuré l'élue Nupes sur Twitter, en référence notamment aux nombreuses photos de viande en train de cuire qu'elle reçoit quotidiennement.
"Pour espérer ralentir la catastrophe climatique, il faut réduire de 70 à 80% la quantité de viande que l'on mange. Pas la peine, forcément d'aller à 100%. Et il est possible de réduire progressivement", a ajouté Sandrine Rousseau.
La consommation de viande et son impact sur l'environnement
En effet, selon l'Ademe, l'agence de la transition écologique, l'alimentation représente 24% des émissions de gaz à effet de serre au sein d'un ménage français. Et réduire drastiquement sa consommation de viande permettrait de réduire ces émissions, alors que "la production d'un kilo de viande émet de cinq à dix fois plus de gaz à effet de serre que celle d'un kilo de céréale".
Pour faire l'effort sans se priver, l'Ademe conseille de se limiter à quelques repas de viande dans la semaine, et privilégier la viande blanche.
Des limites de la méthode Rousseau
Sur le plateau des "Grandes Gueules" ce mercredi, c'est surtout la méthode Rousseau qui irrite: "Elle est toujours dans la punchline, ça ne produit rien. Ne soyons pas dans l’excès", peste l'ancien patron du Raid et maire d'une petite commune Bruno Pomart.
"Il faut réfléchir de manière fine et pas de manière aussi lourde", abonde l'économiste Frédéric Farah. "En France, les filières bovines génèrent 500.000 emplois directs et indirects. Qu'est-ce qu’on fait avec ces personnes si on change?", s'interroge-t-il.
"Cela ne marche plus trop, elle cristallise les colères", renchérit le cheminot et syndicaliste Bruno Poncet. "Dès qu’elle dit un truc, on va la caricaturer. Elle a cru que la méthode, c’était de faire du buzz puis de parler du sujet. Mais elle fait du buzz puis un autre et elle change de sujet".
"Mais une viande qui traverse des milliers de kilomètres, ce n'est pas normal", ajoute le cheminot. "Sandrine Rousseau décrédibilise la cause mais sur le fond, elle a raison", abonde Clément, un auditeur RMC qui vit dans les Pyrénées-Atlantiques. "Ce n'est pas de la faute des écolos si la planète se réchauffe, c'est à cause des gaz à effet de serre et on emploie de l'eau à outrance notamment à cause des élevages bovins", rappelle-t-il, ajoutant que l'agriculture française reste l'une des plus vertueuses au monde.
La France déjà bon élève en la matière?
De son côté, Olivier Truchot juge que sans buzz, ces sujets ont un intérêt limité: "Si on ne fait pas de buzz sur ces sujets, c’est ennuyeux", estime-t-il. "Ce qui est intéressant dans ce qu’elle dit, c’est que les incendies doivent tous nous concerner. Il faut tous agir et ne pas seulement pleurer devant les images", alerte Olivier Truchot.
Après avoir été multiplié par quatre au 20e siècle, la consommation de viande baisse depuis près de 20 ans en France. Au niveau mondial, en revanche, la consommation carnée a plus que triplé depuis 1970, rappelle l'Ademe.