Comment les seniors d'autres départements ont-ils pu mettre la main sur les doses de vaccins de Seine-Saint-Denis?
Certains habitants sont-ils laissés sur le bord de la route de la vaccination ? C'est le constat qui est fait notamment en Seine-Saint-Denis, où les créneaux de vaccination sont occupés en majorité par des habitants hors du département. Si rien ne l'interdit, de nombreux médecins du département regrettent que les populations les plus fragiles, par méconnaissance ou manque d'accès à internet, passent à côté de la campagne de vaccination.
D'autant que la préfecture pousse les collectivités à ouvrir un maximum de créneaux via internet, alors que celles-ci aimeraient temporiser pour mieux viser leurs populations.
Alors les professionnels prennent Dans son petit bureau du centre de vaccination, Safia Khelladi appelle un à un les patients de son fichier, pour leur proposer la vaccination : "On va essayer de joindre les personnes isolées, d'un certain âge, qui n'auraient pas les moyens de prendre contact avec nous via internet et Doctolib".
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La Seine Saint Denis a payé un tribut très fort pendant cette pandémie
Car ici à La Courneuve, les locaux se sont en partie fait doubler par les seniors des départements voisins. "On a été surpris dès le début de la vaccination de voir une nouvelle patientèle plus jeune, plus connectée, de Versailles, de l'Essonne. Il y avait au total 40% d'extérieurs dont 30% de Parisiens", déplore Julien Le Breton, chargé du centre de vaccination de la ville.
Ces centres de vaccinations veulent donc réserver des créneaux à leurs patients. Mais la préfecture refuse, insistant pour passer par les plateformes comme Doctolib. De quoi énerver Hélène Colombani, présidente de la fédération nationale des centres de santé: "Ce n’est quand même pas logique. La Seine Saint Denis a payé un tribut très fort pendant cette pandémie. Maintenant que des nouvelles doses sont disponibles, on souhaiterait que cette inégalité soit rattrapée".
La préfecture se défend : elle a lancé lundi un dispositif pour proposer la vaccination aux publics déconnectés les plus vulnérables. Et avec l'ARS, elle va réserver 50.000 doses de vaccin aux publics les plus éloignés de la vaccination.
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