Covid-19: faire payer les tests PCR et antigéniques... pour favoriser la vaccination?

Covid-19: fonctionnement, efficacité, prix… Tout savoir sur les autotests distribués par milliers dès la rentrée scolaire - AFP
Avant chaque test PCR à l'approche des vacances, la réponse aux questions de Cécile Lévy, biologiste dans le Val-de-Marne, est quasiment toujours la même: "Je viens pour voyager".
Le nombre de ces tests pour voyager dits de "convenance personnelle", explose dans les 3 laboratoires gérés par la laborantine: "80-90% des tests qu'on effectue, c'est pour des départs en vacances", assure-t-elle à RMC.
Résultat, à 54,90 euros le test, l'assurance maladie en ce moment, lui rembourse chaque jour jour environ 5000 euros pour permettre indirectement à certains Français de voyager : "Que la France paye tout ces tests cela me paraît être de très très grosse dépense", déplore Cécile Lévy.
"Il faut que les gens paient"
Alors pour faire des économies mais surtout pour étendre la vaccination, l'académie de médecine estime qu'il ne faut plus rembourser ces tests de convenance:
"Je pense qu'il faut que les gens paient comme ils le font en Allemagne ou en Grande-Bretagne et dans la plupart des pays européens. Est-ce qu'il est normal que nos impôts aillent dans des tests qui pourraient être évités dans une vaccination beaucoup plus bénéficiable pour l'ensemble de nos concitoyens?", s'interroge Patrick Berche, membre de l'académie de médecine. Il faudrait cesser de rembourser avant la fin de l'été selon lui pour favoriser la vaccination et être prêt en cas de 4e vague.
"On n'a plus le choix"
Car la situation est inquiétante face au variant Delta et il y a urgence à relancer la vaccination. "On n'a plus le choix, il faut prendre cette décision tout de suite", plaide également Robert Sebbag, infectiologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, qui estime que la fin de la gratuité aurait un effet bénéfique sur la campagne de vaccination en berne.
"Aujourd'hui on a moins de 50% de la population qui est vaccinée. On s'aperçoit que dans des pays comme Israël et le Royaume-Uni il y a une montée du Covid-19 malgré une immunité collective plus importante que la nôtre. Quand on n'avait pas de vaccin, il fallait rembourser, ça nous a coûté 300 millions d'euros par mois. Aujourd'hui, il faut passer à la vitesse supérieure, je ne dis pas que cela va accélérer, mais ça pourrait inciter à la vaccination", ajoute-t-il.
Le variant Delta (anciennement dit indien) progresse et représente déjà "20% des nouveaux cas" de Covid-19, le double de la semaine précédente, mais "on peut y échapper" avec la vaccination et un traçage serré, a assuré mardi le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Mercredi dernier, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait chiffré la présence du variant Delta, apparu en Inde en avril, à entre 9 et 10% des nouveaux cas de Covid-19 en France.
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