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Fin de l’indemnisation des arrêts-maladies inférieurs à huit jours? "C’est un peu raide"

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La Cour des comptes estime qu'il est possible de faire des économies pour renflouer le trou de la sécurité sociale. Et l'une des façons d'y parvenir serait de ne plus indemniser les arrêts-maladies de moins de huit jours.

Ne plus indemniser les arrêts-maladies de moins de huit jours. C'est une des mesures préconisées par la Cour des comptes, dans son rapport publié ce mercredi, pour réduire le déficit de la sécurité sociale, qui s'élèverait à plus de 17 milliards d'euros dans trois ans. La charge pourrait donc se reporter sur les entreprises.

Une mesure qui divise ces employés, qui trouvent que c'est excessif. “C’est un peu raide. Se passer de huit jours de salaire parce qu’on a été malade, ça risque de poser des difficultés à certaines personnes”, estime l’un d’eux. “Il y a peut-être des exagérations, mais il n'y a qu’à faire des contrôles”, ajoute une autre. Des arrêts qui sont coûteux et difficiles à gérer pour les chefs d'entreprise.

“Ça peut être très préoccupant pour des dirigeants voire un casse-tête d’avoir des taux d’absentéisme qui sont en croissance. Ça pénalise du coup une partie de l’entreprise”, indique Julien, en charge d'une équipe dans un cabinet de conseil.

"Améliorer l’état de santé de la population" au lieu de durcir les arrêts-maladies

Le coût de ces arrêts a augmenté de 56% entre 2017 et 2022, plus 4,3 milliards d'euros en cinq ans. Mais selon Frédéric Bizard, économiste de la santé, couper l'indemnisation n'est pas une solution durable.

“Cette approche, par le tout petit bout de la lorgnette, c'est extrêmement réducteur. La meilleure stratégie, c’est d’améliorer l’état de santé de la population et ça, ça ne peut se faire que par un fort développement de la prévention”, appuie-t-il.

La Cour des comptes préconise aussi de passer le délai de carence de trois à sept jours. Avec à la clé, plusieurs milliards d'euros d'économie.

Clara Gabillet avec Guillaume Descours