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"Il y a des tensions et du ras-le-bol": le masque obligatoire en entreprise pourrait disparaître dès la mi-mars

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En entreprise, les salariés trépignent d'impatience alors que le masque au travail pourrait disparaître dès la mi-mars.

Dans une tour de La Défense, le quartier d'affaires parisien, César n'a qu'une hâte, pouvoir voir ses collègues sans leur masque: "Le nombre de fois où je croyais reconnaître des collègues alors que ce n'était pas eux, je ne le compte plus. Il y en a, je ne sais pas qui c'est alors que ça fait un ou deux ans que je travaille avec eux. Sans masque, on pourra voir des sourires, des humeurs, on pourra interpréter des humeurs, ça va me faire plaisir de voir des gens".

Une perspective également attendue par Wassim, qui regrette que le masque crée des tensions entre ses collègues: "Certaines personnes ne supportent pas de porter un masque pendant 8-9 heures, il y a eu des conflits avec les personnes qui venaient imposer le masque et il y a des ras-le-bol qui se font ressentir".

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"Les règles normales de fonctionnement sont en train de réapparaître"

Et le vœu de César et Wissam pourrait bien se réaliser prochainement. Car la fin du masque en intérieur et donc en entreprise, c'est peut-être pour bientôt. Le ministre de la Santé Olivier Véran envisage un retour à la normale pour la mi-mars, si la situation sanitaire le permet.

Pour Benoit Serre, vice-président de l'Association Nationale des DRH, la fin du masque en entreprise serait la suite logique des choses: "Après le retour des événements physiques comme les pots de convivialité, les règles normales de fonctionnement sont en train de réapparaître et ça, c'est une bonne nouvelle pour les entreprises et les collaborateurs". Ce serait pour lui un beau symbole si le masque ne devenait plus obligatoire le 16 mars, deux ans jour pour jour après le début du premier confinement...

"C'est envoyer un message d'auto-isolement aux personnes les plus à risques"

Les épidémiologistes, naturellement plus prudents, appellent à ne pas faire sauter tous les verrous tout de suite. "Le masque c'est comme le préservatif, ce n'est pas parce que ce n'est pas obligatoire que ce n'est pas utile", tempérait mercredi sur RMC et BFMTV, Gilles Pialoux, le chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon à Paris.

Même son de cloche pour Dominique Costagliola, directrice de recherche à l'Inserm: "Le masque, c'est la dernière mesure que l'on peut enlever, indépendamment du fait qu'il soit obligatoire ou pas. Enlever cette mesure-là, même mi-mars, c'est envoyer un message d'auto-isolement aux personnes les plus à risques et d'absence de solidarité vis-à-vis de ces personnes".

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Joanna Chabas (avec G.D.)