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JO 2024: l'urgentiste Patrick Pelloux appelle à "une grève du zèle" à l'hôpital

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Face à la situation des urgences à l'hôpital, le médecin du Samu Patrick Pelloux appelle à une "grève du zèle" et à ne pas rendre les plannings pour l'été alors que les autorités veulent mobiliser les urgentistes pour les JO 2024.

Face à la situation des urgences à l'hôpital, le médecin du Samu Patrick Pelloux appelle à une "grève du zèle" et à ne pas rendre les plannings pour l'été alors que les autorités veulent mobiliser les urgentistes pour les JO 2024.

"On est dans un phénomène d'écroulement et de basculement", alerte ce vendredi sur RMC et RMC Story le médecin urgentiste du Samu Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf). Nouveauté cette année, le praticien constate également un phénomène de "renoncement" chez les professionnels de santé. "On ne compte plus le nombre de structures d'urgence qui ferment ce qui était impossible et inenvisageable il y a encore 3-4 ans. Dans les grandes villes, on doit faire appel à l'intérim qu'on avait cru réformer mais qui revient de plus belle", se désespère l'urgentiste.

"Il y a une volonté depuis quelques années du gouvernement de faire écrouler le système et c'est en train de fonctionner", ironise Patrick Pelloux.
L'invité du jour : Patrick Pelloux - 29/12
L'invité du jour : Patrick Pelloux - 29/12
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"On est vraiment en train de couler"

Et il assure que les autorités demandent encore plus aux urgentistes à l'occasion des JO 2024 qui doivent se dérouler du 28 juillet au 13 août à Paris. "Ils nous demandent de travailler encore plus pour l'été", dénonce-t-il, estimant que même s'il y a une prime qu'elle serait "inégalitaire".

Conséquence, le praticien "appelle aujourd'hui l'ensemble des médecins urgentistes de France à ne plus rendre les tableaux de service et faire une grève du zèle (...) pour dire qu'on y arrive plus".

"On met en danger la sécurité et la santé des gens", poursuit le médecin qui déplore la démission de l'ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau, "un homme d'état remarquable". "Ça a été le coup de grâce, on avait discuté avec lui, on avait des pistes intéressantes et là, tout s'est écroulé", ajoute Patrick Pelloux.

"On est en pleine tempête dans un bateau sans capitaine, on est vraiment en train de couler. On nous promet des primes puis on nous les enlève. Les tableaux de service sont vides et on exploite la bonne volonté de médecins étrangers qui sont exploités. Cela ne fonctionne plus", se désespère l'urgentiste.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC