"Le chômage nuit à la santé": une étude révèle l'impact du chômage sur les personnes sans emploi
"Le chômage nuit à la santé". C'est l'enseignement d'une étude menée par quatre associations, qui demandent que la santé physique et psychique des demandeurs d'emploi soit davantage prise en compte dans leur accompagnement.
Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), Territoires zéro chômeur de longue durée (émanation d'ATD Quart Monde), Force Femmes et La Cravate solidaire ont recueilli les témoignages de 977 personnes privées d'emploi.
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"Des phases de dépression, d'anxiété, d’insomnie"
"Plus de 38% évoquent une dégradation de leur état de santé" depuis le chômage, et parmi ces dernières "près de 60% estiment que cette dégradation est due au chômage".
Après 20 ans de carrière haut placée dans l'industrie agricole, Sophie s’est retrouvée brusquement sans emploi il y a un an et demi. “Du jour au lendemain, le monde s’effondre”, indique-t-elle. S'ensuit une longue période de chômage avec une santé qui se dégrade.
“Il y a eu des phases de dépression, d'anxiété, d’insomnie. On est juste pas bien”, détaille-t-elle.
Des aides méconnues
La tête, mais aussi le corps. “J’en avais plein le dos littéralement, mon dos s’est bloqué, dont une fois où je suis restée bloquée pendant deux semaines, allongée, sans pouvoir bouger”, assure-t-elle.
Cette femme dynamique qui parle plusieurs langues a fini par créer son entreprise de développement personnel il y a quelques mois. “On est au sol et puis, au fur et à mesure, on se reconstruit”, explique-t-elle.
Les problèmes de santé des chômeurs sont un frein important à la reprise d'emploi, rappelle le délégué général de l'association Solidarité nouvelle face au chômage Vincent Godebout.
“Au moment où on vous demande d’être le meilleur, comme lors d’un entretien avec un employeur, vous avez mal au dos, vous dormez mal, vous êtes dépressif. Et tout ça fait que lors de l’entretien, vous n’êtes pas bon”, détaille-t-il.
Les aides existent, mais elles sont mal connues des chômeurs, selon l'association. Il faudrait commencer par les informer de l'ensemble de leurs droits lorsqu'ils quittent un emploi.