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"C'est la dernière chance": ce que contient le plan du gouvernement contre les déserts médicaux

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Pour lutter contre les déserts médicaux, le Premier ministre François Bayrou a présenté son plan qui envisage notamment d'obliger les médecins généralistes à exercer dans les zones en tension deux jours par mois.

"Dernière chance pour le système de santé". Le gouvernement veut imposer jusqu'à deux jours par mois de temps de consultation aux médecins dans les zones prioritaires du territoire, mesure phare d'un plan de lutte contre les déserts médicaux, présenté ce vendredi le Premier ministre François Bayrou.

Ce "principe de solidarité" du corps médical est présenté par l'exécutif comme une alternative à la "fin de la liberté d'installation" des médecins, mesure induite dans une proposition de loi transpartisane dont l'article phare a été adopté contre l'avis du gouvernement début avril par l'Assemblée nationale, avant l'examen de la suite du texte prévu début mai.

6 millions de Français sans médecin traitant

Cette mesure figure dans un "pacte de lutte contre les déserts médicaux" présenté vendredi par François Bayrou lors d'un déplacement dans le Cantal. En 2024, 6 millions de Français n'avaient pas de médecin traitant.

La lutte contre les déserts médicaux fait partie des quatre priorités du Premier ministre, exposées dans un courrier adressé en mars aux chefs de groupe parlementaire.

François Bayrou entend adresser "un message de confiance à l'ensemble de soignants". "L'idée est de ne pas privilégier les solutions de contrainte à l'installation", a-t-on expliqué de même source gouvernementale. Cette mesure va concerner "tous les médecins". "Il y aura des contreparties financières". "A contrario, les médecins qui refuseraient se verront pénalisés", a-t-on encore précisé de même source.

"Ce sont les mesures de la dernière chance pour le système de santé qui dépend beaucoup de la médecine libérale", a prévenu le Premier ministre François Bayrou.
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Des études de santé possibles dans tous les départements

Outre cette mesure, le plan présenté vendredi comprend trois autres "axes". Le premier traite de la formation. L'idée est de "permettre au plus de jeunes possible d'accéder aux études de santé, au plus près de leur territoire", de "recruter dans les territoires ruraux ou moins favorisés", déroule une source gouvernementale. Un nouveau médecin s'installe plus volontiers dans son territoire d'origine: 50% des médecins généralistes formés exercent à moins de 85 km de leur lieu de naissance, une installation sur deux est située à moins de 43 km de l'université d'internat.

Le gouvernement entend ainsi développer massivement les stages en "territoires sous-denses" pour les étudiants en médecine. Chaque département, les trois-quarts le sont aujourd'hui, devra être pourvu d'une première année aux études de santé.

Le gouvernement veut par ailleurs confier de nouveaux actes aux autres professionnels de santé. Un patient souffrant de rhinite allergique saisonnière pourrait ainsi se rendre en pharmacie pour recevoir son traitement avec une ordonnance échue.

Par ailleurs, l'exécutif souhaite, dans le délai d'un mois, une cartographie des zones particulièrement prioritaires, dites "zones rouges". Ce travail va être confié aux agences régionales de santé (ARS), "en lien étroit avec les préfets et les élus locaux", afin de "définir département par département les zones les plus prioritaires" pour l'application de ce plan.

G.D. avec AFP