Les Grandes Gueules: Emmanuel Macron veut emmerder les non-vaccinés, c'est un coup médiatique de maître

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Emmanuel Macron assume "d'emmerder les non-vaccinés". "Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder", a assuré le président de la République dans un entretien au Parisien, en plein examen du projet de loi sur le pass vaccinal. La petite phrase choc du président de la République a fait bondir dans les rangs de l'opposition. A gauche, Christiane Taubira a déploré des propos "choquants et violents": "Il n'y a pas de Français qui ne sont rien dans notre République", a-t-elle ajouté.
Mais à en croire Medhi Ghezzar, l'entrepreneur des "Grandes Gueules", il s'agit surtout d'un coup médiatique de génie, alors que l'interview a pu être préparée et relue plusieurs fois avant sa diffusion. "C’est tout ce que l’on peut croire, sauf un dérapage ou quelque chose qui n’est pas calculé. C’est un coup médiatique et politique de maître. Il a fait un contre-feu par rapport à l’Assemblée nationale", estime-t-il ce jeudi sur RMC et RMC Story.
"Macron a créé une sorte de pseudo-polémique, préparée à l’avance par ses équipes. C’est une perfection de coup médiatique. Il y avait le feu pendant deux jours à l’Assemblée nationale, il a fait une interview au Parisien pour que plus personne ne s’occupe de l’Assemblée nationale et que tout le monde parle de l’article et de l’interview. Combien d’amendement ont été traités pendant le feu médiatique ? Il a fait le rôle du chef où il prend pour lui les problèmes. Il protège ses joueurs, c’est un chef d’équipe", ajoute Medhi Ghezzar.
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"Le pass vaccinal est une clé de bras aux non-vaccinés"
L'économiste Thomas Porcher y voit la confirmation de la mise en place d'un objet politique et non sanitaire avec le pass vaccinal, qui doit entrer en vigueur le 15 janvier: "Il confirme que le pass vaccinal n’est pas appliqué pour des raisons sanitaires. Autant je trouvais que le pass sanitaire était une bonne idée parce que les gens se faisaient vacciner ou tester, mais là on voit que le pass vaccinal est une clé de bras aux non-vaccinés". A ce propos, Olivier Véran, le ministre la Santé, avait assumé que le pass vaccinal était une "forme déguisée d’obligation vaccinale".
"Empêcher des gens d’aller dans des bars, dans des restaurants, dans des lieux qui reçoivent du public s’ils ne sont pas vaccinés, c’est plus efficace que leur mettre une amende de 100 euros quand on les attrape dans la rue", avait-il assuré à Brut.
Finalement, Thomas Porcher regrette l'instrumentalisation du vaccin: "On a fait de ce vaccin un objet politique alors qu’il y a un large consensus: en réanimation se sont majoritairement des non-vaccinés, le vaccin protège des formes graves, mais il ne faut pas en faire un objet politique comme l’a fait une partie de l’opposition d'ailleurs", conclut-il.
Au 4 janvier, on recensait en France 25.544.063 de personnes ayant reçu une dose de rappel de vaccin et 53.003.727 personnes ayant reçu une première injection.