Les médecins libéraux se mobilisent contre la proposition de loi qui élargit la compétence des IPA

Les médecins libéraux sont appelés à fermer leurs cabinets ce mardi et à manifester à Paris. Ils réclament une hausse des tarifs des consultations, et dénoncent la proposition de loi Rist débattue au Sénat.
Le texte, voté en première lecture à l'Assemblée, veut élargir la compétence de certaines professions médicales et paramédicales, et prévoit aussi un "accès direct" des patients à ces professionnels, sans passer par la case médecin. Parmi ces professions, les IPA, les infirmiers en pratique avancée. Ils sont actuellement 1.700 en France. Le gouvernement en voudrait 5.000 l’année prochaine. Des infirmiers qui pourraient prescrire certains traitements.
Aujourd’hui, seuls les médecins peuvent faire appel aux infirmiers en pratique avancée pour réaliser des actes techniques, prescrire des examens complémentaires ou renouveler des traitements. Problème, les IPA ne maîtrisent pas leur patientèle et donc leur rémunération.
Les IPA, pas les seules professions ciblées
C’est surtout le cas pour les “indépendants”, ceux qui exercent en libéral ou dans un centre de santé. La loi propose alors deux changements. Déjà, un accès direct aux infirmiers en pratique avancée. Les patients n’auraient plus besoin d’être adressés par un médecin.
Ensuite, le droit à la primo prescription. Sous certaines conditions, l’IPA pourrait prescrire un traitement ou un médicament. De quoi améliorer la rapidité et la qualité de la prise en charge, d’après le projet de loi. Mais les médecins craignent une désorganisation du parcours de soins.
Le texte prévoit un "accès direct" aux IPA, mais aussi aux kinés et aux orthophonistes pour un certain nombre de gestes médicaux. La loi prévoit aussi que les sages-femmes puissent elles-mêmes prescrire des arrêts de travail, ou certains médicaments. Les opticiens pourraient adapter une ordonnance réalisée par un ophtalmologiste, et les assistants dentaires bénéficieraient de nouvelles compétences grâce à la création d’un statut dédié.