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Les ventes de patchs et pastilles anti-tabac explosent: "La prise en charge par l'Etat c'est ça qui fait la différence"

Alors que l’opération du "Mois sans tabac" s'achève ce samedi, entre septembre 2017 et septembre 2018, les ventes de substituts nicotiniques ont explosé en France.

Cette année, il s'est vendu 57% de plus de patchs que l'an dernier selon les calculs de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies. "C'est un record, on n'avait jamais eu un nombre aussi élevé de personnes bénéficiant d'un traitement d'aide à l'arrêt", explique Aurélie Lermennier-Jeannet, de l'Observatoire des drogues et toxicomanies.

Un million de fumeurs en moins en France en 2017

Cette augmentation s'explique par la prise en charge, depuis mai 2018, par la sécurité sociale de 65% du coût de ces substituts pour arrêter de fumer. Plus remboursés, les médecins en prescrivent donc davantage.

Jusqu'alors, les fumeurs pouvaient bénéficier de 150 euros de remboursement par an de substituts nicotiniques. Depuis le mois de mai, il n'y a plus de plafond et l'on n'avance plus l'argent en pharmacie. Et le résultat est là: le nombre de fumeurs a diminué d'un million en France en 2017.

"Peut-être la bonne opportunité pour arrêter de fumer"

Fumeur depuis 16 ans, Christophe a tout tenté pour arrêter de fumer: "J’ai essayé la cigarette électronique à plusieurs reprises mais cela n’a pas fonctionné. J’ai essayé des petites gommes, pareil ça n’a pas eu l’effet escompté".

Ce responsable d'un magasin d'informatique fume près d'un paquet par jour. Les patchs remboursés à 65% par la sécurité sociale: c'est décidé, il va s'y mettre.

"Forcément, le côté financier est important et le fait que l’Etat prenne ça en charge ça peut être la bonne opportunité et la bonne chose à saisir pour arrêter de fumer".

"Avant, on arrivait vraiment à un moment donné à un certain budget nécessaire pour l'arrêt du tabac"

Le boom des ventes, Stéphane Augé, pharmacien à Paris, l'a constaté surtout depuis la rentrée.

"Ça va crescendo depuis octobre, la prise en charge, c’est ça qui fait la différence. Même s’il y avait une aide de 150 euros par personne jusqu'à il y a peu, on arrivait vraiment à un moment donné à un certain budget nécessaire pour l’arrêt du tabac. Les gens sont au courant et ça commence à se ressentir au niveau du comptoir".

Avec la prise en charge de ses substituts ainsi que l'augmentation du prix du tabac, les pouvoirs publics espèrent parvenir à la première génération d'adultes non-fumeurs d'ici 15 ans.

Nicolas Ropert (avec C.P.)