Médecins libéraux: l'intersyndicale affiche son "unité" en vue d'un "vendredi noir"

Médecins libéraux (illustration) - Alex Proimos - Flickr - CC
"À partir du vendredi 13 octobre, la médecine libérale va s'arrêter pour donner un signal fort aux pouvoirs publics. Indiscutablement, c'est un vendredi noir, et il sera reconductible", a lancé Philippe Cuq, président du Bloc (syndicat des chirurgiens) et porte-parole de l'intersyndicale, lors d'une conférence de presse.
"Toutes les activités de consultation, d'actes techniques, sont déprogrammées. Toutes les urgences seront transférées à l'hôpital public", et les gardes "arrêtées", a-t-il poursuivi, précisant toutefois que les "urgences vitales" seraient "prises en charge".
Une unité inédite?
Aucune manifestation n'est prévue: "Je ne crois pas que ça change pour le pouvoir politique de voir 10.000 médecins dans la rue. Ce qui change, c'est que les médecins s'arrêtent et qu'il y ait une véritable crise sanitaire".
"Je n'ai jamais connu cette unité", a-t-il assuré, saluant cette "intersyndicale officielle" et prévoyant une mobilisation "largement supérieure" au nombre de médecins syndiqués (environ 10%, ndlr).
Ce mouvement a deux revendications: la modification de la proposition de loi Valletoux sur l'accès aux soins, qui sera examinée fin octobre au Sénat, et la réouverture "urgente" des négociations conventionnelles avec l'Assurance maladie.
La loi Valletoux, un "texte de bureaucrates"
La loi Valletoux est selon le Dr Cuq un "texte de bureaucrates", "loi de contrainte à tous les articles". Les négociations conventionnelles avec l'Assurance maladie avaient été rompues l'an dernier, donnant lieu à un règlement arbitral, avec une revalorisation du tarif des consultations de seulement 1,50 euro par rapport aux précédents tarifs datant de 2017.
"Il faut les moyens suffisants pour soutenir la médecine libérale", a souligné le représentant de l'intersyndicale, ajoutant que la nouvelle convention devra "redonner de l'attractivité au métier" auprès des jeunes, qui hésitent à s'installer selon lui.
L'intersyndicale réunit la totalité des syndicats représentatifs (Avenir Spé-Le Bloc, CSMF, MG France, FMF, SML, et UFML-S), des syndicats de jeunes et futurs médecins, et le collectif Médecins pour demain.