"On vous force à vivre et à souffrir, alors qu'on ne s'en sortira pas": le témoignage très fort de Patrick, atteint d'une maladie neurodégénérative, sur l'euthanasie

Le débat sur l'euthanasie fait son retour devant l'Assemblée nationale. Une semaine après son adoption en commission des Affaires sociales, la proposition de loi d'Olivier Falorni, député du groupe Libertés et Territoires "donnant le droit à une fin de vie libre et choisie", arrive ce jeudi en séance publique dans l'hémicycle.
Le texte de l’élu veut apporter une nouvelle réponse au débat sur la fin de vie et l'euthanasie, cinq ans après la loi Claeys-Leonetti, qui autorise la sédation profonde et continue. Un texte qui respecterait "la volonté du malade", plaide sur RMC, Olivier Falorni.
Pour Patrick, un auditeur de RMC, la loi actuelle est incomplète, ne lui permettant pas de décider alors qu'il est atteint d'une maladie neurodégénérative depuis 10 ans: "Je ne vais même pas mourir. Je vais finir sur un fauteuil roulant, soigné par des infirmières et des médecins et je ne veux pas le supporter", raconte-t-il.
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"Les soins palliatifs, c’est un mouroir"
"Tant que je suis autonome tout va bien mais je sais qu’un jour ou l’autre je ne le serai plus. Je ne serai pas mourant pour autant. Je ne veux pas aller en soin palliatifs parce que pour moi c’est un mouroir. Ils vous forcent à vivre et à souffrir alors qu’ils savent qu’on ne s’en sortira pas", ajoute-t-il.
Alors la nouvelle loi s'appliquera-t-elle à des cas comme Patrick? C'est ce qu'assure en tout cas le député et médecin du Rhône Jean-Louis Touraine sur RMC:
"La loi s’applique à la fin de vie et il est clair que nous ne proposons pas une aide à mourir pour le handicap, c’est simplement pour des personnes à une phase avancée d’une maladie où ce n’est plus de la maladie mais de la souffrance psychique et physique", explique l'élu.
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