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Philips supprime 6.000 emplois à cause des pertes liées aux respirateurs défectueux

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Philips invoque l'affaire des respirateurs ayant une mousse potentiellement cancérogène pour annoncer la suppression de 6.000 emplois.

"Difficile mais nécessaire". Le groupe néerlandais Philips a annoncé ce lundi la suppression d'ici 2025 de 6.000 emplois après des pertes liées à un rappel d'appareils respiratoires défectueux pour l'apnée du sommeil, qui le plombe depuis des mois.

Cette nouvelle réduction d'effectifs "difficile mais nécessaire" s'ajoute à la suppression de 4.000 emplois annoncée par le groupe en octobre, a précisé le PDG de Philips Roy Jakobs.

"2022 a été une année très difficile pour Philips et ses actionnaires. Nous sommes en train de prendre des mesures fermes pour améliorer nos performances de façon urgente", a-t-il ajouté.

Une mousse potentiellement cancérogène

Le groupe qui emploie actuellement près de 80.000 personnes mondialement a essuyé une perte nette de 105 millions d'euros au quatrième trimestre 2022, contre un bénéfice net de 151 millions au dernier trimestre de 2021. Sur l'année 2022, la perte nette est de 1,6 milliard d'euros, contre un bénéfice net de 3,3 milliards en 2021. Elle est en grande partie liée au rappel des respirateurs.

Après les révélations de RMC du 7 février 2022, Philips avait été visé par la justice française concernant la potentielle dangerosité de la mousse potentiellement cancérogène de ces appareils.

En juin 2021, Philips avait déjà rappelé 5,3 millions d’appareils, dont 382.000 en France à cause de cette mousse en polyuréthane utilisée pour insonoriser l’intérieur des machines. Celle-ci, en se dégradant, pouvait se transformer en particules fines et être inhalée par l’utilisateur avec le risque de développer des cancers.

Le pôle santé publique du parquet de Paris s'est saisi depuis juin 2022 de plusieurs plaintes pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d'autrui, déposées par des patients.

Le groupe se concentre sur sa volonté de "renforcer la sécurité des patients"

Philips a depuis récemment assuré que, selon des tests approfondis, les appareils étaient "dans les limites de sécurité" tout en précisant que ses conseils aux patients et aux médecins restaient inchangés: arrêter l'utilisation du respirateur et envisager des traitements alternatifs. Le groupe se concentre sur sa volonté de "renforcer la sécurité des patients et la qualité du management" à la suite du rappel, a précisé lundi M. Jakobs.

Environ 3.000 des 6.000 suppressions de postes annoncées lundi seront mises en oeuvre en 2023. Le reste le sera d'ici 2025, a ajouté l'ex-géant de l'électronique, devenu une entreprise de soins de santé.

Avec AFP