PLFSS: comment le gouvernement compte réaliser des économies sur les dépenses publiques de santé

Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) est au menu de l'Assemblée nationale ce mardi. Un texte particulièrement scruté alors que les dépenses de santé s'envolent : près de 9 milliards de déficits en 2023, et le double prévu en 2027.
Le gouvernement cherche donc 3,5 milliards d'économie sur la branche Assurance maladie, dont 1,3 milliard sur les produits de santé, 240 millions sur les soins de ville et 1,25 milliard lié à la “responsabilisation” des professionnels et patients.
"Nous devons diminuer notre consommation de médicaments dans notre pays, car elle est plus élevée que dans les autres pays", plaide sur RMC Stéphanie Rist ce mardi, rapporteure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
"Quand on consomme trop de médicaments, ce n'est pas bon pour la santé, et cela, a un coût pour la Sécurité sociale. Pour diminuer, il y a un effort des laboratoires pharmaceutiques qui doivent s'engager à la baisse de volumes, un effort de prescriptions des médecins et tout citoyen doit regarder dans sa pharmacie avant d'aller acheter une nouvelle boite. C’est une responsabilité collective”, poursuit la députée Renaissance du Loiret, invitée ce mardi matin sur RMC.
Le doublement des franchises médicales en pause?
L'exécutif a notamment lancé l'idée de doubler les franchises médicales pour les médicaments et les consultations. Mais face à la fronde des associations de patients et de l'opposition, le doublement des franchises médicales ne figure pas dans le projet de loi, le gouvernement passera éventuellement plus tard par décret, ce n'est pas arbitré.
Même hésitation pour la ponction sur le régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco car les syndicats et le patronat s'opposent farouchement à ce que l'Etat pioche dans les caisses qu'ils gèrent d'une main de maître.
D'autres pistes d'économies sont en revanche actées. Les arrêts-maladies seront plus contrôlés. Les médecins vont devoir modérer leurs prescriptions de médicaments selon la lettre de cadrage signée par le ministre de la Santé que RMC s'est procurée, et enfin, les exonérations de cotisation sur les hauts salaires vont être rognées petit à petit et non pas supprimées comme cela avait été évoqué.