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Budget de la Sécu: médicaments, consultations... De nouvelles hausses de prix pour les Français?

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Le nouveau ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, va devoir plancher sur le budget de la Sécurité sociale au cours des prochaines semaines. Avec pour but d'envisager des solutions pour réaliser des économies, en augmentant par exemple la franchise médicale des médicaments… Sur RMC, Hadrien Clouet (LFI) dénonce une "injustice".

La franchise médicale sera-t-elle vraiment augmentée? A en croire le journal Les Echos, le ministère de l'Economie envisage clairement cette hausse pour responsabiliser les français et éviter la surconsommation de médicaments... mais aussi pour dégager des sommes pour le budget de la Sécu.

Depuis le mois de juin, les discussions sont en cours entre Bercy, le ministère de la Santé et la Première ministre avec plusieurs points de débats : d'abord quelle serait l'ampleur de cette augmentation?

Selon toute vraisemblance, cette franchise de 50 centimes par boîte de médicament ou par acte médical opéré (par une infirmière ou un kiné par exemple pourrait doubler, et donc passer à 1€. La participation concernant le médecin généraliste pourrait elle aussi être doublée, celle-ci étant actuellement fixée au montant de 1€.

"Cela ne va rien rapporter", dénoncent les insoumis

Au cours d'une interview donnée sur le plateau de RMC et BFM TV dans le Face-à-face, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, est resté relativement vague sur les plans du gouvernement sur la question. Les options d'augmentation de ces tarifs sont "sur la table" selon Aurélien Rousseau, qui met en lumière une ligne rouge : "il doit y avoir une protection absolue de ceux qui sont en infection de longue durée et qui prennent beaucoup de médicaments", a affirmé le ministre de la Santé.

Face à Face : Aurélien Rousseau - 21/08
Face à Face : Aurélien Rousseau - 21/08
16:45

Si rien n'est officiel donc, la proposition provoque en tous cas l'ire d'Hadrien Clouet, député de Haute-Garonne et chef de file Insoumis à la commission des Affaires Sociales.

"Les gens ont déjà du mal à accéder à un médecin, ils ont leur pharmacie qui ferme et une pénurie de médicaments. Le gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que de faire payer les malades en doublant leur participation sur la boîte de médicaments ou sur le rendez-vous", fustige Hadrien Clouet, député (LFI) de Haute-Garonne.

Selon lui, la mise en place d'une telle augmentation des tarifs de la franchise médicale "est injuste car cela va toucher les plus malades et cela ne va rien rapporter, car on va trouver les mêmes personnes aux urgences ou hospitalisées".

"Le gouvernement a peur que quelques personnes aient une boite de dolipranes en trop. Moi j'ai peur qu'une personne décède car elle est mal soignée, chacun sa priorité", lance encore le député insoumis.

Les laboratoires privés au cœur du problème?

Pour le gouvernement, après le montant de la franchise, il y a aussi son plafond qui est étudié. En effet, pour l'instant, il ne peut pas dépasser 50€ par an payés par chaque patient. Et le ministre de la Santé insiste pour que ce plafond ne change pas, afin de ne pas pénaliser les personnes touchées par une maladie chronique par exemple.

Toutefois selon Hadrien Clouet, "si le gouvernement veut faire des économies, on peut proposer des choses comme réguler le prix des médicaments car il y a des labo gavés d'aides publiques".

Selon le chef de file des Insoumis à la commission des Affaires sociales,"il faut une production publique, lever les brevets, importer des génériques, pour éviter d'abandonner notre santé à de grands groupes lucratifs qui, eux, s'enrichissent".

L'invité de Charles Matin : Hadrien Clouet - 21/08
L'invité de Charles Matin : Hadrien Clouet - 21/08
6:24

"La priorité est de faire baisser le coût réel, dont les patients n'y sont pour rien. C'est les laboratoires privés qui vendent les traitements et les médicaments à un prix excessif. (...) Si les médicaments coûtent cher c'est que le gouvernement se refuse toujours à réguler l'activité des laboratoires privés", analyse Hadrien Clouet, chef de file des Insoumis à la commission des Affaires Sociales.

Une autre piste d'économie est enfin envisagée, mais celle-ci fait débat au sein du gouvernement : l'augmentation d'une taxe sur l'alcool. Un sujet sur lequel Aurélien Rousseau ne s'est pas beaucoup exprimé, mais qui est "sur la table" selon le ministre.

Selon une source ministérielle, les arbitrages devraient avoir lieu dans les deux prochaines semaines. "On va échanger cette semaine avec la Première ministre, le président de la République et Bruno Le Maire", a affirmé le ministre de la Santé sur RMC et BFM TV.

Romain Cluzel, Alexis Lalemant