Propos d'Eric Zemmour sur la scolarisation des handicapés: "Il propose des mouroirs", tacle la présidente de SOS Autisme

La présidente de SOS Autisme Olivia Atlan a qualifié de "choquants", les propos d'Eric Zemmour qui s'est dit contre "l'obsessions de l'inclusion" des enfants en situation de handicap à l'école. Pour elle, le candidat d'extrême-droite "est en pleine confusion".

Une nouvelle fois, des propos d'Eric Zemmour provoquent un tollé. Vendredi, le candidat d'extrême-droite s'est dit contre l'inclusion à l'école d'enfants en situation de handicap. "Il faut des établissements spécialisés. Sauf les enfants légèrement handicapés. Pour le reste, l’obsession de l’inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants et à ces enfants-là complètement dépassés. Il faut des enseignants spécialisés qui s’en occupent", a-t-il assuré lors d'une discussion avec des enseignants acquis à sa cause à Honnecourt-sur-Escaut (Nord).

Une position dénoncée de l'extrême-gauche à l'extrême-droite: LREM, le PCF, LR et le RN se sont indignés. Damien Abad, chef de file des députés LR, lui-même en situation de handicap, a dénoncé sur Twitter des propos "scandaleux". Marine Le Pen a elle jugé "impardonnable" de "s'attaquer aux enfants fragilisés par un handicap".

"Ce que propose Eric Zemmour avec des centres spécialisés, ce sont des mouroirs, c'est choquant", a déploré ce lundi matin sur RMC Olivia Cattan, présidente de l’association SOS Autisme, mère d’un adolescent autiste sévère. "Il est en pleine confusion, on ne sait pas ce dont il parle. Parle-t-il d'Instituts médico-éducatifs (IME), d’hôpitaux de jour ou d’hospices ? Est-ce que c’est ça l’avenir qu’il veut offrir à nos enfants, sachant que l’inclusion réussit?".

"Il demande plus d’intervenants mais de quoi parle-t-il ? Il veut remettre en question la loi de 2005 sur l’égalité des chances ? Ce n’est pas clair parce qu’il n’a rencontré personne à part quelques parents et professeurs. Il y a un vrai problème de connaissance. Je serais prête à l'emmener une journée auprès d'enfants handicapés", ajoute-t-elle.

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"Intégrer, cela permet à ces enfants d’aller vers une plus grande autonomie et au bout vers l'emploi"

Olivia Catlan plaide a contrario pour plus d'inclusion à l'école, assurant que l'accès à l'éducation des élèves handicapés leur permet de s'intégrer: "Mon fils était non-verbal à cinq ans. Si j’avais écouté les médecins, je ne l’aurais pas mis à l’école et où serait-il aujourd’hui ? Sûrement à la maison. "Aujourd’hui, il est en seconde, il a eu son brevet avec mention très bien", assure-t-elle, évoquant le cas de son enfant autiste sévère. "Mon fils n’est pas un cas particulier. Intégrer, cela permet à ces enfants d’aller vers une plus grande autonomie et au bout vers l'emploi".

Elle plaide aujourd'hui pour plus de moyens et une formation accrue: "Le personnel n'est pas assez formé, mais on va vers le mieux. On a 400.000 enfants en situation d’handicap scolarisés dans nos établissements. Il faut pousser cette inclusion et donner plus de moyens, aller vers de petites classes et imiter les modèles italiens et scandinaves où l’on voit que ça marche.

Devant le scandale, Eric Zemmour a tenu à nuancer ses propos dans la foulée. "Il y a des cas où le fait de les mettre dans un établissement ordinaire est une bonne chose car ça leur permet de progresser, de se socialiser, a-t-il assuré samedi. Et puis il y a d'autres cas, réels, plus nombreux qu'on ne le dit, où c'est une souffrance pour ces enfants. Je ne veux pas que l'obsession de l'inclusion nous prive et nous conduise à négliger la nécessité d'établissements spécialisés."

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Guillaume Dussourt