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"Tout le monde savait, mais...": un ex-élève de Bétharram témoigne des violences sexuelles et physiques

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Deux anciens surveillants de Notre-Dame-de-Bétharram sont toujours en garde à vue ce vendredi. Un ancien élève de l'établissement, qui dénonce les agissements de son surveillant de l'époque, un des deux hommes en garde à vue, a accepté de témoigner au micro de RMC.

Deux hommes sont toujours interrogés en garde à vue dans l'affaire Notre-Dame de Bétharram, suspectés d'agressions sexuelles, de violences et de viols aggravés au sein de l'établissement catholique situé dans les Pyrénées-Atlantiques.

Parmi eux, un ancien surveillant surnommé "Cheval". L'une de ses victimes présumées, élève au collège dans les années 80, a porté plainte contre lui l'année dernière. Une plainte qui pourrait aboutir, car les faits seraient non-prescrits. Sous un nom d'emprunt, il a accepté de témoigner au micro de RMC.

Aujourd’hui encore, Marc* se souvient de chaque humiliation, de chaque coup asséné par ce surveillant, surnommé "Cheval", en référence à sa chevalière qui marquait son corps d'enfant.

“Aller au perron pendant des nuits entières avec des températures inférieures à zéro, avec le surveillant qui venait me mettre des gifles de chaque côté avec sa chevalière au point qu’un jour, il m’a fait saigner l’oreille”, confie-t-il.

"Personne n’a jamais rien fait parce qu’à l’époque, il y avait une omerta", assure-t-il

Puis de ses 9 à ses 11 ans, les violences, répétées, sont aussi devenues sexuelles. "Fellation et attouchement dans les douches. À nous caresser les fesses. Une douche par semaine, je précise bien une douche par semaine. C’est inacceptable tout ça", appuie-t-il.

Et Marc est formel, il n’est pas la seule victime de ce surveillant, qui a été couvert par l’établissement selon lui.

“Il y avait des profs qui étaient au courant de ça. Tout le monde savait, à tous les étages, mais personne n’a jamais rien fait parce qu’à l’époque, il y avait une omerta, on n’en parlait pas. Donc j’en veux au système. Aujourd'hui, c’est le système qui nous a détruit”, assure-t-il.

"Je veux qu’ils finissent en prison"

L’année dernière, c’est donc aussi pour tous les autres qu’il a décidé de porter plainte, car les faits le concernant pourraient ne pas être prescrits. “On sort de 40 ans de silence. Là, la peur change de camp. Je veux qu’ils finissent en prison”, pointe-t-il.

Aujourd'hui, Marc nourrit enfin l'espoir de faire condamner l'homme qui selon lui a brisé des dizaines d'enfances.

Julie Brault avec Guillaume Descours