A Paris, les Vélib' disparaissent à un rythme effréné: "Il y a une culture du vol ici", juge Charles Consigny

Des disparitions presque inexpliquées. Chaque semaine, 640 Vélib', les vélos partagés en libre-service à Paris et dans certaines villes de banlieue, disparaissent sans laisser de traces. Un niveau de vandalisme "trois fois supérieur à la normale", alerte l'Agemob, organisme public qui gère les vélos partagés.
"Ce ne sont que quelques centaines de fraudeurs, mais ça suffit à mettre le système en l'air. En ce moment, il nous manque 3.000 vélos", sur un parc qui doit en principe compter 20.000 Vélib' en circulation, 40% d'électriques et 60% de mécaniques, alerte auprès de l'AFP Sylvain Raifaud, le président de l'Agemob.
Le nombre de Vélib' volés 3 fois supérieur à l'ordinaire
"Le phénomène de vandalisme a toujours existé, mais il était relativement contenu. Mais là, on est sur une alerte, puisque le nombre de vélos abandonnés est trois fois supérieur à l'ordinaire (...) depuis un mois", ajoute-t-il avec 640 vols par semaine, contre 230 habituellement.
"Des personnes secouent les vélos jusqu'à ce qu'ils se décrochent et puis ils partent avec. On ne sait pas où sont les vélos, ils n'ont pas de puce GPS", déplore Sylvain Raifaud.
"C'est banal"
Des chiffres qui choquent ce vendredi sur le plateau des Grandes Gueules: "C'est devenu quelque chose de banal, tout est banal", déplore Zohra Bitan. "Il y a une culture du vol à Paris", juge l'avocat Charles Consigny.
"Pour réprimer les gens honnêtes qui ont le malheur de garer leur voiture ou leur scooter, il y a dix agents. Mais pour s'en prendre aux gens malhonnêtes qui volent et qui agressent, il n'y a plus personne. Ça s'appelle la gauche au pouvoir", tacle-t-il.
Rien n'est fait pour "protéger" les cyclistes?
Charles Consigny plaide sur RMC et RMC Story pour une utilisation accrue de la vidéosurveillance et de la police municipale: "Je pense à ces bobos qui se font voler leurs vélos électriques parce qu'ils ne peuvent pas mettre les mettre dans le hall de leur immeuble".
"On ne peut pas pousser les gens à passer en 'mode vélo' et ne rien faire pour les protéger", ajoute Olivier Truchot.
"Ce n'est pas une question de répression mais de civisme", juge le cheminot et syndicaliste Bruno Poncet.
La disparition de 640 Vélib' par semaine provoque de plus l'usure des vélos restants, alors que le service est victime de son succès. En mai dernier, Velib' a enregistré 16% de courses en plus qu'en mai 2024.