Comment la compagnie "Le Train" veut concurrencer la SNCF

Trenitalia France, Renfe Viajeros... Depuis 2020 et l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs sur le réseau ferré en France, la SNCF a vu débarquer plusieurs compagnies. Pour l'instant, seules les deux précédemment citées, la première italienne et la seconde espagnole, font circuler des trains dans l'Hexagone en plus de l'entreprise française.
Mais d'autres comptent bien s'implanter d'ici les prochaines années, à l'instar de la compagnie "Le Train", lancée en 2019 et basée à Bordeaux. Un nom commercial qui laissera place à un nom pas encore défini, rapportait Les Echos en octobre dernier.
Celle-ci lorgne sur l'Ouest de la France et vient de commander 10 rames au constructeur espagnol Talgo. Sur son site internet, elle promet" "50 trains quotidiens dans le Grand Ouest dès la 1ère année pour répondre à la demande de plus de 3 millions de voyageurs au départ de Arcachon - Bordeaux - Angoulême".
Bordeaux-Nantes en moins de 3h
Le Train veut proposer des trajets à grande vitesse entre Bordeaux et Rennes ou Bordeaux et Nantes sans passer par Paris d'ici 2027 ou 2028, ce qui veut dire un Bordeaux-Nantes en moins de 3h et Bordeaux et Rennes en moins de 3h30. Au programme, des "des liaisons régulières, plus tôt le matin, plus tard le soir, 10 rames grande vitesse et des prix stables et compétitifs". Mais pas pour autant une offre low-cost à l'instar des Ouigo.
Retard sur le calendrier
2027-2028, c'est en retard par rapport au tableau de marche initial, car les trains sont "actuellement en phase d'homologation en France". Et est-ce que la compagnie pourra tenir financièrement? Car des concurrents de la SNCF, elle n'est pas encore du niveau des Espagnols et des Italiens, sans oublier évidemment l'opérateur historique qui est la SNCF. Mais des "petits", Le Train semble être le plus crédible.
L'État ne joue pas le jeu, selon la compagnie
En attendant, Alain Getraud, directeur général et cofondateur de la compagnie ferroviaire Le Train, a fait état jeudi au micro de BFM Business M d'une "compétition complexe" et a évoqué un "cahier des charges complexe". "Nous aimerons un signe fort de l'État et des commanditaires" à propos de leur volonté de "contracter avec un opérateur privé tel que Le Train", a-t-il fait a savoir. Il a dit aussi regretter des appels d'offres pas aussi complets qu'espérés, ce "manque de données" provoquant pour l'instant des "offres moins compétitives".
La SNCF joue la carte de la concurrence pour tenter de contrer les grèves
Alors qu'un mouvement de grève impacte faiblement la circulation des trains en cette semaine du 8 mai, la direction de la SNCF utilise désormais l'argument de la concurrence pour tenter de dissuader les cheminots de ne pas travailler. "J'ai dit qu'on ne pouvait pas se permettre une grève et je le confirme, d'abord parce que des clients vont essayer la concurrence (le covoiturage ou le bus, ou nos concurrents ferroviaires) et moi je n'ai pas envie de donner à mes clients l'envie d'aller voir ailleurs", a averti le PDG de la SNCF Voyageurs Christophe Fanichet, dimanche dans un entretien à l'AFP.