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Entre Castres et Toulouse, des militants anti-A69 installent un campement pour surveiller les arbres

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Un projet d'autoroute entre Castres et Toulouse provoque la colère de militants, qui dénoncent l'abattage d'arbres ainsi que la mise en danger d'espèces protégées que provoquerait ce chantier. Ils ont installé une tente, mais se défendent de tenir une ZAD.

Est-ce une nouvelle ZAD? Depuis plusieurs semaines, pour empêcher le début des travaux de l’A69, une autoroute entre Castres et Toulouse, des opposants sont perchés sur des platanes. Ils ont créé un campement qui ressemble à une Zone à Défendre, même s’ils s’en défendent. Ils dénoncent les conséquences de cette autoroute: 60 km de bitume, des arbres abattus, et des espèces protégées en danger.

Les 22 et 23 avril prochain, le collectif Les Soulèvements de la Terre, à l'origine des manifestations à Sainte-Soline, ainsi que La voie est Libre et Extinction Rebellion Toulouse organisent l'événement "A69 Sortie de route".

Thomas fait partie des opposants au projet, mais il n’a pas le sentiment d’être un zadiste.

“Nous, on défend une zone à détruire qui a été décrétée par l’Etat. Le terme ZAD, tout le monde surfe dessus en ce moment. Il faut arrêter”, appuie-t-il.

Et le campement qu’ils ont installé depuis plusieurs jours n’est, selon eux, qu’un lieu de ravitaillement pour ceux qui surveillent les platanes jour et nuit pour empêcher les abattages. Bernard, père de famille, a un discours pacifique. “Ici, ce sont des familles qui défendent. Donc ce n’est vraiment pas du tout un endroit qui ressemble à ce que monsieur Darmanin souhaite décrire. On n’est pas des hyper-violents”, assure-t-il.

Une crainte de débordements?

Les 22 et 23 avril prochains, les opposants appellent à un rassemblement festif sur le site. Et Thomas Brail, du Groupe national de surveillance des arbres, est conscient que des éléments radicaux pourraient venir défier les forces de l’ordre, comme à Sainte-Soline.

“On n’a pas la main sur tout le monde, chacun a des modes d’actions différents. Mais en même temps, j’ai envie de dire, quand on dit non à des projets, mais qu’ils les font passer en force, qu’est-ce qui reste aux gens face à des forces de l’ordre, à des LBD, à des grenades?”, dénonce-t-il.

Sur place, les autorités locales surveillent de près la situation et, pour l’instant, ne souhaitent pas faire le moindre commentaire. Dans le JDD dimanche, Gérald Darmanin a annoncé la création d’une cellule "anti-ZAD", quelques jours après l'annonce de sa volonté de dissoudre l'organisation Les Soulèvements de la Terre.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours