Grève des taxis: "Il y a 15.000 chauffeurs de VTC dans l'illégalité", déplore le patron de G7
On croyait à l'amnistie dans la guerre entre taxis et VTC, après les violentes manifestations de juin dernier. Et pourtant, malgré la loi Thévenoud censée mettre de l'ordre dans le transport des personnes et l'interdiction d'Uber pop, la colère des taxis est remontée d'un cran. Alors ils manifestent à nouveau ce mardi. Des milliers de chauffeurs de taxis sont appelés à se mobiliser ce mardi dans tout le pays contre les "dérives" des véhicules de transport avec chauffeur, les VTC. En Ile-de-France, des premiers incidents ont éclaté ce mardi matin alors qu'un millier de chauffeur ont bloqué les accès aux aéroports franciliens et ralentissaient le trafic sur le périphérique parisien.
"Les taxis demandent le simple respect de la loi"
Invité de Jean-Jacques Bourdin, le PDG des Taxis G7, qui gère très majoritairement les chauffeurs parisiens (8.000 chauffeurs affiliés à Paris, 4.000 en province) a expliqué les raisons de la colère. Il l'assure : il ne s'agit pas de déclarer la guerre aux VTC ni souhaiter leur mort. "Les taxis demandent très majoritairement le simple respect de la loi, assure Serge Metz. C'est la première fois qu'une profession ne demande pas de mesures extravagantes, mais juste que la loi du 1er octobre 2014 (qui encadre l'activité des VTC) soit respectée". Pourtant, dans leurs propos, les taxis interrogés par RMC s'en prennent clairement aux VTC dans leur ensemble.
"L'important c'est de savoir que les grandes plateformes internationales font travailler pour 70% des chauffeurs qui ne sont ni des VTC, ni des chauffeurs légaux. Donc le problème n'est pas les 30% de VTC légaux, mais ces transporteurs clandestins". Selon les décomptes de G7, il y a 20.000 taxis à Paris ainsi que 5.000 VTC en règle. Mais à côté, il y a 15.000 "conducteurs" qui sont illégaux.
"Uber s'est développé en contournant la réglementation"
Et Serge Metz de pointer le roi du VTC, Uber. "Uber s'est développé en contournant la réglementation et en affiliant des chauffeurs aux statuts illégaux ou des véhicules qui ne sont ni véhicules ni taxis légaux. Nous demandons donc que les plateformes et les concurrents se conforment à la réglementation. L'État a défini des règles de concurrence, nous demandons donc que ces plateformes respectent les règles de cette loi du 1er octobre 2014".
La hausse des prix de la course: "La faute à la TVA"
Et quand on rappelle à Serge Metz que les VTC sont moins chers que les taxis, le patron de G7 explique qu'à partir du moment où "ces transporteurs illégaux ne paient pas de charges sociales et d'impôts, ils sont forcément moins chers. Si des pharmaciens ou des coiffeurs ne paient pas d'impôts ils seront forcément moins chers".
Et les 20% d'augmentation de tarif depuis 2008 ? Les taxes, répond-il. "La TVA a augmenté deux fois. Elle est passée de 5,5 à 7% au 1er janvier 2012 et ensuite à 10% au 1er janvier 2014. Mais le prix hors taxe a évolué comme l'inflation. Le taxi n'augmente pas pour vite que l'inflation".