"Je suis à 401.000 km avec mon monospace": les Français poussent de plus en plus leur voiture à bout

Les Français conservent leur voiture plus longtemps. Ils font plus de kilomètres avec, et les ventes de voitures neuves s'écroulent comme les prix des voitures d'occasion. Problème, les voitures récentes résistent souvent moins bien au temps.

Les voitures neuves sont toujours plus chères tandis que sur le marché de l'occasion, c'est la dégringolade! Le prix moyen d’un véhicule essence d'occasion a baissé de 670 euros (17.937€), celui d’un diesel de 966 euros (17.324€) d'après les données publiées par Leboncoin.

Des prix qui restent élevés et poussent les automobilistes français à changer leurs habitudes: "Il y a une résistance des automobilistes au remplacement de leur véhicule", explique ce mercredi sur RMC Story Gérald Sgobbo, vice-Président de la Fédération nationale de l’automobile.

50.000 km de plus en moyenne?

Conséquence, "on a une augmentation du marché après-vente au niveau de la réparation", explique-t-il. Jusqu'ici, les Français changeaient leurs véhicules tous les 200.000 kilomètres. Aujourd'hui, les automobilistes seraient prêts à rouler 50.000 kilomètres de plus avec leur voiture en moyenne estime Gérald Sgobbo.

C'est le cas de Thérèse qui a même explosé les compteurs: "J'ai un Volkswagen Touran de 2005 avec 401.000 km", assure cette auditrice. "À ce stade-là, elle ne vaut plus rien mais elle roule, tous les jours je fais 84 km". Son secret, une conduite souple et des freinages anticipés qui lui permettent d'avoir ses plaquettes de frein d'origine explique-t-elle.

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Les composants électronique "pas essentiels"?

Mais cela entraîne un autre effet: "L'âge du parc automobile français augmente avec des véhicules vieillissants mais quand même dotés d'électronique", explique Gérald Sgobbo. Problème, l'électronique baisse l'espérance de vie d'une voiture:

"La partie électronique n'est pas essentielle, c'est en général pour du confort mais ça reste facteur de panne pour l'utilisateur", alerte le vice-président de la Fédération nationale de l'automobile.

"J'ai une bonne vieille Fiat Bravo de 2001 qui a 280.000 km et roule parfaitement sans ennui", confirme de son côté Thierry qui vient en Charente-Maritime. "Et j'ai un grand Scénic récent de 2015 qui est tous les 6 mois au garage pour des voyants qui s'allument et des problèmes électroniques".

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Des voitures japonaises comme solution

"Les blocs moteurs, il n'y a pas de soucis on peut faire des centaines de milliers de kilomètres, mais le tableau de bord, c'est devenu un sapin de Noël", se désespère-t-il. "Si j'avais les moyens financiers, je me tournerais directement vers une marque japonaise, Toyota ou Mazda", poursuit Thierry évoquant "une fiabilité reconnue et incontestable".

C'est ce que confirme Gérald Sgobbo: "Les constructeurs japonais ont une approche technique différentes des autres. Lorsqu'ils sortent un produit, il faut qu'il soit prêt, éprouvé et sans faille. Mazda avait sorti un véhicule avec un problème d'injection et a choisi de bloquer les ventes et chercher d'où venait la panne".

"Renault, il y a quelques années a sorti un véhicule en sachant qu'il y avait le même problème mais le plan marketing était lancé. Ils ont préféré le sortir et faire des rappels de véhicules après. Tout ça, ça laisse des traces".

Autre souci, les moteurs diesel récents et dépollués qui ont de nombreux problèmes et "représentent 75% des pannes", prévient Gérald Sgobbo.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC