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Anne Hidalgo bannit le diesel de plusieurs stations-service de Paris: "C'est de l'abus de pouvoir"

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Le diesel est désormais banni de plusieurs stations-service TotalEnergies proches du périphérique parisien. Une décision de la mairie de Paris pour lutter contre la pollution de l'air et qui provoque l'ire des Grandes Gueules.

Le diesel, persona non grata à Paris. La mairie de Paris a décidé la fermeture des pompes de quatre stations-service délivrant du gasoil. Il est désormais impossible de faire son plein de diesel aux deux stations TotalEnergies de la porte d'Aubervilliers, porte d'Orléans et Quai d'Issy, quatre stations en bordure du périphérique, la voie empruntée chaque jour par 50.000 voitures.

La décision, prise il y a huit ans selon la mairie, a été votée et entérinée par le Conseil de Paris le 25 juin dernier pour réduire la pollution de l'air. "Le diesel est émetteur de micro-particules, il participe de façon massive à la pollution de l'air en Île-de-France", qui fait "8 000 morts par an", assure à France 3 David Belliard, l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge des Transports.

De son côté, TotalEnergies craint un report de véhicules vers les stations-service avoisinantes, "non dimensionnées pour gérer ce nouvel afflux de clients". Selon Le Parisien, une partie du diesel distribué dans les quatre stations l'est à des services publics, des forces de l'ordre aux pompiers, en passant par des véhicules de ramassage des ordures ou de La Poste.

"Au-delà de l'incompétence"

Une décision qui fait débat sur le plateau des Grandes Gueules: "Le diesel a beaucoup progressé en matière de pollution et de particules fines et les constructeurs ont fait beaucoup d'effort", note Olivier Truchot. "Pourquoi s'en prendre au diesel sans faire de distinction et s'en prendre aux automobilistes?", interroge-t-il.

Paris : bye-bye le diesel - 03/10
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"On nous enquiquine pour que le diesel soit correct et pas trop polluant mais en fait, c'est une vraie communiste Anne Hidalgo, elle organise la pénurie", peste Emmanuel de Villiers. Quant à l'argument contre la pollution de l'air avancé par la mairie de Paris, il estime que "dans les années 70, il y avait de la pollution, on pouvait stationner partout et les gens étaient bien plus heureux".

"C'est de l'abus de pouvoir, c'est scandaleux, on est au-delà de l'incompétence", peste-t-il.

Plus mesuré, l'économiste Frédéric Farah estime que la stratégie de la maire de Paris Anne Hidalgo "est un peu folle": "Du jour au lendemain, on est passé aux 50 km/h sur le périphérique et maintenant ça. Si on veut que les gens haïssent la transition énergétique, c'est la bonne direction. Faisons des trucs brutaux que les gens ne comprennent pas et tapons au portefeuille", avance-t-il.

"La cause écologique mérite autre chose que ces pseudos-défenseurs"

Entre deux saillies d'Emmanuel de Villiers contre la municipalité de Paris, Frédéric Farah estime que "la cause écologique mérite autre chose que ces pseudos-défenseurs".

De son côté, l'enseignante Barbara Lefebvre aimerait voir Anne Hidalgo utiliser de tels pouvoirs contre TotalEnergies pour améliorer le quotidien des Parisiens. "Les pouvoirs incroyables que semble avoir Anne Hidalgo, on aimerait qu'elle les utilise pour la sécurité et la propreté dans Paris contre ceux qui salissent par terre ou ne ramassent pas les crottes de chien et rendent la vie des Parisiens impossible", appelle-t-elle.

La mairie de Paris fait la guerre à la voiture depuis plusieurs années. Les SUV sont soumis à un tarif de stationnement particulier, pouvant atteindre jusqu'à 18 euros de l'heure dans le centre de Paris. La vitesse sur une partie du périphérique vient d'être abaissée de 70 à 50 km/h stationnement, tandis que les places de stationnement se raréfient dans la capitale.

G.D.