"Je vais devoir fermer mon garage": malus écologique, bonus raboté, est-ce la fin de la voiture?

Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour les Français. Le gouvernement cherche désespérément à faire des économies et entend mettre tout le monde à contribution. Cette fois, c'est le tour des automobilistes particulièrement ceux qui voudraient acheter des voitures d'occasion alors qu'un Français sur dix n'a accès à aucun transport public.
L'exécutif envisage d’étendre le malus écologique à ces véhicules, alors que cette taxe ne concerne actuellement que les voitures neuves. Objectif, selon le ministère de l’Économie "inciter les acheteurs à favoriser l’achat de véhicules moins polluants".
Le bonus écologique lui aussi visé
Concrètement, plus le véhicule est polluant plus la taxe est élevée. Cela va de 50 euros à 60.000 euros. Et attention, selon le nouveau projet, ce serait rétroactif. Les véhicules d’occasion polluants qui n’ont jamais été soumis à cette taxe le seraient lors de la première revente du véhicule. Le malus ne serait appliqué qu’une seule fois sur la durée de vie de la voiture.
Autre mauvaise nouvelle pour les automobilistes, le bonus écologique va lui être sévèrement raboté. D'un montant de 7000 euros pour les ménages les plus modestes il passera à 4.000 euros maximum.
De nouveaux coups durs pour les automobilistes et pour les industriels alors que le secteur va mal: "Demain je ne vais pas pouvoir vendre et je vais devoir fermer mon garage", déplore ce mercredi sur RMC et RMC Story Hubert, garagiste dans le Maine-et-Loire depuis 42 ans qui fait 80% de son chiffre d'affaires avec la vente de véhicules d'occasion.
Des mesures "à contresens"
"On prend des mesures qui vont à contresens du rajeunissement du parc automobile", alerte Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes. "Or, il ne cesse de vieillir. Les voitures ont 13 ans de moyenne elles sont anciennes mais bien entretenues globalement. L'objectif c'est de polluer moins mais en France, comme d'habitude, on tape à côté", se désespère-t-il sur le plateau d'Estelle Midi.
Pierre Chasseray estime que l'Etat devrait financer les transformations des véhicules diesel en GPL et essence à l'éthanol: "On continue à mettre une prime sur un modèle inaccessible, l'électrique, le véhicule de personne financé par tout le monde. La transition écologique ça se fait en douceur et là on fait la révolution écologique. Ça ne fonctionne pas, c'est trop violent", croit-il savoir.