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Prix des péages: "C’est un braquage" dénonce l’association 40 millions d’automobilistes

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Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, n’est pas convaincu par l’annonce du ministre des Transports Clément Beaune d’une limitation de la hausse des prix des péages à 3% en 2024.

Une hausse de 3%. Clément Beaune, le ministre des Transports, a annoncé ce mercredi sur RMC que les prix des péages augmenteront de façon limitée le 1er février 2024. Mais pour Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, cette hausse de 3%, contre 4,75% en 2023, "c’est trop". Car l’Etat, qui a par ailleurs imposé une nouvelle taxe annuelle de 600 millions d’euros sur les sociétés autoroutières et aéroportuaires, ne touche pas à ces recettes.

"J'en ai marre qu'on fasse passer les sociétés d'autoroutes pour les grands braqueurs, lance-t-il dans Charles Matin ce jeudi sur RMC et RMC Story. Je me suis intéressé aux chiffres. Un automobiliste qui entre sur l'autoroute, c'est 60% de taxes sur les carburants et 40% de taxes de l'État sur le montant du péage, à ne rien faire. Tant sur le carburant que sur le prix du péage, on braque les automobilistes à la barrière."

"Comment peut-on imaginer une seule seconde qu’il soit admissible de prendre 40% d'un montant sans rien faire? Si demain, on vous prend 40% de votre salaire, vous allez dire que vous n’êtes d’accord. C'est le principe du braquage. Ce n’est pas supportable. On ne peut pas se satisfaire d'une hausse systématique où le grand gagnant est encore une fois l'État", ajoute Pierre Chasseray.

Une "surcharge fiscale"

Dans le détail, derrière cette moyenne de 3%, se cachent des différences entre les autoroutes, notamment en fonction des travaux. En haut de l'échelle, on retrouve l'autoroute Paris-Normandie avec +3,08%, et surtout l'autoroute du Mont-Blanc, qui doit connaître une hausse de 3,23%, ainsi que le tunnel de Fréjus, avec 3,87% de hausse.

"Je ne suis pas là pour défendre les sociétés d’autoroute, mais les automobilistes. La surcharge fiscale est dans cette fiscalité à 40%. Ce qui me gêne, c’est que les deux autoroutes qui vont augmenter le plus au 1er février, ce sont deux axes dont l’Etat est actionnaire", dénonce Pierre Chasseray. Une bataille juridique est désormais attendue entre le gouvernement et les sociétés d’autoroutes, qui veulent répercuter la nouvelle taxe de 600 millions d’euros.

LP