Nouvelle taxe sur les autoroutes: le détail des hausses de prix aux péages

Le ministre des Transports Clément Beaune a annoncé ce mercredi sur RMC que le prix des péages autoroutiers allait augmenter de 3% en moyenne en février prochain. Une hausse modérée et différente selon les axes.
Car derrière cette moyenne de 3%, se cachent des différences entre les autoroutes. Certains doivent aussi financer des travaux, la douloureuse ne sera donc pas la même pour tous les automobilistes.
Selon les informations de RMC, le Sud-Ouest de la France s'en tire mieux avec une hausse de 2,71% pour ASF, Cofiroute et Escota. Pour donner un ordre d'idée, cela représente une augmentation de 70 centimes pour un Lyon-Marseille à bord d'une voiture citadine (de catégorie 1), donc une hausse modérée avec un coût du trajet de 27 euros.
L'autoroute Paris-Rhin-Rhône doit elle connaître elle une augmentation de 3,02% et la Sanef, dans le Nord, une hausse de 2,79% du prix de ses péages.
Et en haut de l'échelle, on retrouve l'autoroute Paris-Normandie avec +3,08%, et surtout l'autoroute du Mont-Blanc, qui doit connaître une hausse de 3,23%, et le tunnel de Fréjus, avec 3,87% de hausse.
Les "oublis" de Clément Beaune
Clément Beaune dit donc la vérité, la nouvelle taxe sur les autoroutes et les aéroports n'a visiblement pas été répercutée. Ces hausses correspondent à 70% de l'inflation plus les travaux donc c'est le mécanisme légal, ni plus ni moins. Clément Beaune dit vrai, mais il y a aussi ce qu'il ne dit pas. Et ce qu'il ne dit pas, c'est que le gouvernement a pris un risque juridique avec cette taxe.
Pour schématiser, les sociétés d'autoroutes ont bien le droit de répercuter toute nouvelle taxe qui les cible, c'est écrit noir sur blanc dans leur contrat, article 32. Pour contourner ce problème, le gouvernement a dit: "Ce n'est pas une taxe ciblée puisqu'elle concerne toutes les concessions, les autoroutes mais aussi les aéroports donc elle ne peut pas être répercutée". Et c'est ce point que les sociétés d'autoroutes vont aller contester puisque selon leurs calculs, elles supporteront 90% de la taxe et considèrent que c'est bien une taxe ciblée.
Une bataille juridique avec le gouvernement est à venir. Et si le gouvernement perd, ce seront les automobilistes qui payeront. Et dans ce cas, la hausse sera bien supérieure à 3% en 2025.