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Pénurie de places à l'examen du permis de conduire: les moniteurs d'auto-école se mobilisent

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Les auto-écoles se mobilisent ce lundi matin pour réclamer plus de places à l'examen du permis de conduire. Et forcément, c'est sur les routes qu'elles entendent faire entendre leur colère. A Paris, elles vont bloquer quatre portes du périphérique: Clichy, Clignancourt, Auteuil et Vincennes. Le cortège se dirigera ensuite place de la République. Les auto-écoles qui dénoncent des délais de plus en plus long. Il faut compter 6 à 8 mois aujourd'hui pour obtenir une place au permis.

Les moniteurs d'auto-écoles sont dans la rue ce lundi matin. Une mobilisation est organisée à Paris pour demander au gouvernement des réponses claires sur l'examen du permis de conduire. Les moniteurs vont bloquer quatre portes du périphérique: Clichy, Clignancourt, Auteuil et Vincennes. Le cortège se dirigera ensuite place de la République. Cette mobilisation c'est notamment parce que les délais pour obtenir une place à l’examen s'allongent de plus en plus, avec parfois 6 à 8 mois d'attente dans certains départements.

Selon une étude OpinionWay pour l'auto-école en ligne "En Voiture Simone" publiée ce lundi matin, près d'un jeune sur deux (18/24 ans) a des difficultés pour obtenir un rendez-vous à l’examen pratique. 525.000 élèves sont aujourd’hui freinés par ces délais selon cette étude.

Si la situation n'est pas nouvelle, l'ouverture du permis aux jeunes de 17 ans depuis janvier 2024 à contribué à cet engorgement. Un plan d'urgence a déjà été présenté en juillet. Sur les 80.000 places d’examen supplémentaires promises d’ici la fin de l’année, près de 18.000 créneaux en plus ont été proposés en août par rapport à août 2024, 15.000 en septembre et ce sera 17.000 en octobre selon les chiffres communiqués par le gouvernement.

Des temps d'attente très longs

Une situation qui n'est plus tenable estiment les professionnels. Conduite sereine, Antoine se sent prêt à repasser l'examen du permis de conduire. Mais la date tarde à arriver, en attendant, il ronge son frein. “Là, ça fait six mois. C’est trop long”, déplore-t-il.

Une attente qui commence à chiffrer. “Là, j’ai peut-être avancé un bon 2000… Ça fait cher pour quelque chose qui normalement est vital”, souligne-t-il. Vital pour son travail notamment. Difficile de toujours assurer les horaires matinaux de son métier de boucher. Son patron est conciliant, mais pour combien de temps? “Mon patron peut me dire ‘bon Antoine tu me casses les pieds, soit tu trouves une autre solution, soit on va se passer de toi’. Ça peut arriver ça aussi”, regrette-t-il.

Des situations comme celles-ci sont régulières déplore le gérant de l'auto-école Imad Baddi. Pourtant, il reste impuissant.

“On pense que des dates d’examen on en a autant qu’on aurait aimé en avoir, ce qui n’est pas du tout le cas. On comprend l’énervement des gens. Nous-même en tant que patron, on a cet énervement-là”, souligne-t-il.

150 inspecteurs supplémentaires nécessaires

Une colère qui va s'exprimer aujourd'hui dans la rue. Opération escargot à Paris, malgré les promesses du gouvernement de recruter une centaine d'inspecteurs. Insuffisant pour Marie Martinez, vice-président de l'Union nationale des indépendants de la conduite.

“Vous avez des départs à la retraite, des mutations. Vous avez aussi des inspecteurs qui arrêtent la profession aussi. Là, il faut absolument que le gouvernement nous trouve une solution”, appuie-t-elle.

Pour subvenir aux besoins, il faudrait au moins 150 inspecteurs supplémentaires, estime l'intersyndicale.

Lucas Lauber avec Guillaume Descours