Voie réservée sur le périphérique: la mairie de Paris inflexible malgré le "non" des internautes

À la mairie de Paris, il y a la bonne et la mauvaise consultation citoyenne. Après avoir suivi l'avis des Parisiens lors d'une consultation sur l'avenir des trottinettes électriques en libre-service, la municipalité a choisi de ne pas réitérer l'expérience. Le sujet portait cette fois sur la pérennisation d'une voie réservée aux transports en commun et au covoiturage sur le périphérique dans la foulée des JO 2024.
Et si près de 85,8% des 6.000 contributions enregistrées se sont prononcées contre, la mairie n'en a que faire. C'est ce qu'a assuré dans les colonnes du Parisien le premier adjoint à la mairie Emmanuel Grégoire: "Ce sont souvent les opposants qui s’organisent et qui sont enclins à s’exprimer le plus", a-t-il assuré, a contrario de la "décision des Parisiens" sur les trottinettes qu'il avait salué en avril dernier.
"On ira au bout", assure sur RMC Lamia El Aaraje
"Ce n'est pas un référendum, c'est une consultation qui était ouverte à l'échelle nationale", abonde ce mardi sur RMC et RMC Story Lamia El Aaraje, adjointe à la mairie de Paris, en charge notamment de l'accessibilité universelle.
"Chacune et chacun a pu s'exprimer et donner son opinion. Cette consultation a permis de lever un certain nombre de difficultés, de réticences et d'oppositions. Sur cette base-là, l'objectif c'est de répondre à tout ce qui a été exprimé dans le cadre de cette consultation. On ira au bout".
Santé publique
Et c'est une question de santé publique, défend Lamia El Aaraje: "La pollution est l'une des premières causes de mortalité en Île-de-France, il y a 500.000 Parisiens qui habitent le long du périphérique".
L'adjointe assure que cette voie ne créera pas d'embouteillages: "L'objectif c'est de pousser les gens à abandonner l'usage de la voiture individuelle en utilisant les transports en commun et le covoiturage", ajoute l'adjointe à la maire de Paris qui assure que les professionnels pourront l'emprunter: "Les usagers professionnels seront favorisés. Cette voie dédiée sera empruntable pour les taxis, les artisans et tous les usages professionnels", promet-elle.
Mais la mairie de Paris n'est pas la seule concernée. Les élus de banlieue réclament une étude d'impact concernant le projet, craignant un report du trafic dans les villes qui jouxtent la capitale. Et l'Etat pourrait aussi venir mettre son grain de sel et contrecarrer les plans d'Anne Hidalgo.