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Vote sur les trottinettes en libre-service à Paris: Jean-Baptiste Djebbari tacle "un beau bordel"

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La mairie de Paris organise ce dimanche une votation citoyenne pour décider de l'avenir des trottinettes en libre-service dans la ville. Accusées par la municipalité d'être à l'origine de fortes nuisances, elles pourraient disparaître du paysage urbain.

Les Parisiens sont appelés aux urnes ce dimanche 2 avril. Les habitants de la capitale sont invités à se prononcer pour ou contre l'interdiction des trottinettes en libre-service à l'occasion d'une consultation citoyenne organisé par la mairie de Paris, opposée à ce mode de transports qui fait partie du paysage urbain depuis quelques années. Le référendum a lieu alors que le contrat des trois opérateurs, Lime, Dott et Tier, arrive à son terme le 31 mars.

Cette votation citoyenne, comme l'appelle la municipalité fait déjà couler beaucoup d'encre chez les adeptes de trottinettes, les opérateurs et les opposants à la maire de Paris Anne Hidalgo. Ces derniers taclent une votation organisée à la va-vite, décidée en janvier dernier.

"Il ne faut pas interdire, mais réguler"

"En général, les référendums, c’est pour ou contre ceux qui les proposent donc là c’est un référendum pour ou contre Anne Hidalgo", note ce jeudi sur le plateau des "Grandes Gueules" l’ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, qui se définit lui-même comme un usager mais reconnaît que "c'est un beau bordel dans Paris". "Je pense qu’il ne faut pas interdire mais réguler. Je constate qu’il y a quand même moins de bordel qu’avant. A Paris, on a eu jusqu’à 15 opérateurs", rappelle-t-il.

"Les abus, on les connaît. C'est le non-respect du code de la route, une utilisation sur les trottoirs et des jeunes qui roulent à deux sur un seul véhicule", assure Jean-Baptiste Djebbari.

Les opérateurs, eux, déplorent un vote restreint qui exclut les habitants de banlieue, alors que seulement 21 bureaux de vote seront ouverts, contre 900 lors de l'élection présidentielle, soit un par arrondissement, sauf dans le 16e où deux lieux dédiés seront accessibles. Et impossible de faire une procuration. "Les jeunes qui utilisent massivement les trottinettes ne vont pas aller voter, ce sont les vieux ronchons parisiens qui ne l’utilisent pas qui vont voter", renchérit Olivier Truchot sur RMC et RMC Story.

Contre-attaque des opérateurs

De son côté, Anne Hidalgo estime qu'une interdiction "réduira les nuisances", assure la maire de Paris à l'AFP. "C’est un modèle qui est cher, à la durabilité très contestable, qui se substitue à la marche. On les prend et on les jette alors que les trottinettes personnelles, c’est différent, on peut les amener chez soi, au travail, voyager avec, on en prend soin", ajoute l'élue.

"Il faut légiférer, je vois comment c’est à Paris ou Marseille, c’est hyper dangereux. J’entends que ce soit pratique mais pour des personnes responsables", constate de son côté Kaouther Ben Mohamed, présidente de l'association Marseille en colère. La votation citoyenne à Paris intervient justement alors que le gouvernement souhaite mettre en place un plan pour réguler la pratique. L'âge minimum pour conduire une trottinette électrique va notamment être relevé de 12 à 14 ans et les amendes seront fortement augmentées, de 35 à 135 euros, a d'ores et déjà révélé l'actuel ministre des Transports Clément Beaune dans les colonnes de 20 Minutes.

En attendant les résultats du vote, qui doivent être connus le 2 avril au soir, les opérateurs de trottinettes font tout pour que l'issue leur soit favorable. Après avoir promis des minutes de trajet gratuites à tout utilisateur qui irait voter, les opérateurs ont fait appel à des influenceurs invitant les Parisiens à se déplacer dimanche. "Un problème démocratique", pour la mairie de Paris.

G.D.