Violences: Linda Kebbab dénonce le "double discours" sur la Corse et Sevran
Des incidents à Sevran. Depuis samedi dernier, la cité des Beaudottes est en proie à des scènes de violences urbaines après la mort d'un habitant, Jean-Paul, tué il y a trois jours par le tir d’un policier qui tentait de l’interpeller.
Des violences qui ne sont d’ailleurs pas sans rappeler celle que connaît la Corse depuis plusieurs jours, après l'agression puis la mort d'Yvan Colonna. Mais pour certains, il y a en quelque sorte deux poids, deux mesures entre ces violences. C’est notamment ce que reproche la syndicaliste SGP police, Linda Kebbab.
Dans un tweet, elle a dénoncé tous les types de violences contre les policiers. “De la Corse à Sevran, aucune violence contre les policiers ne doit être mise sous silence. Soutenir les forces de l’ordre n’est pas se servir d’eux. Quant aux élus pyromanes qui supposent que les policiers tueraient d’innocents pères de familles, vous êtes bien constants… dans l’indignité”, faisant notamment référence au maire de Sevran, qui a apporté son soutien à la famille de l’homme tué lors de son interpellation.
Dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story, ce mardi matin, Linda Kebbab a précisé qui elle visait avec ce tweet.
“Je vise particulièrement ceux qui ont un double discours. Selon certains, la Corse, c’est excusable, et Sevran, c’est condamnable, comme s'il y avait des territoires pour lesquels il est plus acceptable qu’ils soient perdus ou abandonnés que d’autres. On ne peut pas ne pas en parler et de l’autre côté s’accorder le droit de dire que c’est involontaire. Il y a eu quand même des confections de bombes, certaines ont transpercé les collègues, certains ont manqué de mourir. C'étaient des violences sans commune mesure par rapport à ce dont on a l’habitude de voir par exemple lors des violences urbaines dans les quartiers, comme il y a eu à Sevran”, affirme-t-elle.
Une violence banalisée?
Linda Kebbab estime que les émeutes qui ont touchées la Corse, à Ajaccio et Bastia notamment, ont été particulièrement violentes.
“En Corse, c’est très organisé. On sait très bien que derrière, il y a des organisations, des mouvements, des personnes qui sont aguerries à ce type d’attaque. Et pourtant, c’est mis sous silence comme si ce n’était pas la France, comme s’il n’y avait pas de risque pour la République. Et surtout, et c’est là qu’en tant que syndicaliste, je suis outrée, comme si c’était tout à fait normal que des policiers se prennent des coups, se fassent tirer dessus avec des tirs de mortiers, des bombes. Au final, on se sert un petit peu d’eux comme variables d’ajustement politique”, appuie-t-elle.