Pourquoi Threads, le concurrent de Twitter qui cartonne déjà, est indisponible en France

C’est le nouveau réseau social dont tout le monde parle: Threads. Lancé par Meta, la maison-mère de Facebook, pour concurrencer Twitter, il connaît déjà un énorme succès. Avec 30 millions d’utilisateurs pour Threads (pas facile à prononcer en français !), après quelques heures de disponibilité de l’application qui est, soyons clairs, un clone de Twitter... Si un prof devait noter les copies, il mettrait à l’élève Zuckerberg 0/20 pour copiage sur le voisin. Mais comme on est dans le monde impitoyable de la tech, ça passe...
Threads ressemble vraiment à un clone de Twitter, il n’y a pas d’autres mots. Un réseau social qui permet de publier de courts messages sous forme de texte, de les liker, de les repartager (il va falloir trouver un autre mot que retweeter, "rethreader"?). L’interface est très similaire. Petite différence: les messages peuvent faire 500 caractères, contre 280 sur Twitter. Une modération plus stricte aussi. Pourquoi ça fonctionne à ce point? D’abord parce que Twitter, c’est devenu un peu n’importe quoi… La modération aux abonnés absents, les limites de lecture (1.000 messages maximum par jour), certains utilisateurs commencent à en avoir marre.
Surtout, la force de Threads, c’est la puissance de Meta qui lui garantit, dès le démarrage, une masse d’utilisateurs. L’appli est reliée à Instagram. Vous pouvez suivre automatiquement tous vos contacts Insta quand vous vous inscrivez. Et dès qu’un de vos contacts Instagram arrive sur l’appli, vous recevez une alerte. Or, le fait d’avoir beaucoup d’utilisateurs et donc d’interactions est nécessaire pour qu’un réseau social décolle. Et puis, il y déjà plein de stars: Shakira, Hugh Jackman, Lando Norris, des comptes d’entreprises comme Netflix ou des gros médias américains… Ce qui devrait encore doper la popularité de ce nouveau réseau social.
Un aspirateur à données personnelles
Threads est lancé dans 100 pays, mais pas en Europe. Ce n’est pas prévu pour tout de suite et on n’est même pas sûr qu’on y aura droit à un jour… Pourquoi? Parce que l’application n’est pas du tout compatible avec les règles de protection des données, notamment le fameux RGPD. Il faut dire que Threads est un aspirateur à données. C’est limite si vous ne vendez pas votre âme à Mark Zuckerberg en vous inscrivant… Car c’est un réseau social qui aspire toutes vos infos personnelles. En clair: quand vous le téléchargez, vous acceptez de lui donner accès, entre autres, à vos contacts, votre historique de navigation, vos géolocalisations, vos achats mais aussi vos informations financières, et même à vos données de santé. Bref, tout ce qui est stocké sur votre smartphone. L’idée étant de vous cibler avec de la pub (si c’est gratuit, c’est vous le produit).
Vous me direz: on n’est pas à ça près… Mais c’est ce qui explique qu’on n’y aura pas accès tout de suite, sauf pour les plus bidouilleurs d’entre vous. Il existe des techniques semi-légales pour y accéder. Sur Android, c’est assez facile, il faut télécharger l’application sans passer par la boutique officielle. Sur iPhone, c’est plus compliqué car il faut se créer un compte sur l’app store américaine, en donnant une fausse adresse américaine. Est-ce que ça vaut vraiment le coup? A vous de voir…
Encore plus tendu entre Mark Zuckerberg et Elon Musk
Ce qui est sûr, c’est que tout ça ne va pas arranger les relations entre Mark Zuckerberg et Elon Musk qui rappelons-le, ont le projet de se battre dans un octogone. Cette nouvelle rivalité va leur donner une raison de plus de vouloir s’affronter en 1 contre 1, un projet qui semble se concrétiser… En plus de la bataille judiciaire qui va immanquablement arriver, car Twitter menace d’attaquer Meta en justice. Musk a déjà twitté: "La concurrence, c’est bien, la triche ne l’est pas".
Le timing n’est pas dû au hasard: Meta profite de ce que beaucoup perçoivent comme un moment de faiblesse pour Twitter, qui est en plein chaos depuis quelque temps. Mark Zuckerberg arrive en disant "coucou, on vous propose une alternative, c’est comme Twitter mais sans tous les problèmes récents". Pour reprendre l’expression d’un cadre de Meta, on veut créer un réseau social "géré de manière saine". Sous-entendu, tout le contraire de Twitter…