RMC
Société

"Twitter, c’est un site porno": l’actrice Nikita Bellucci alerte et interpelle le gouvernement

placeholder video
Dans "Estelle Midi" ce vendredi midi sur RMC et RMC Story, la productrice et actrice Nikita Bellucci alerte sur les contenus pornographiques sur les réseaux et interpelle Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications.

Une hausse constante et inquiétante. Sur la période entre 2017 et 2022, ils sont 600.000 mineurs de plus à consulter chaque mois des sites à caractère pornographique, théoriquement interdits aux moins de 18 ans. Au total, ils sont près de 2 millions et demi à avoir cette habitude, soit un mineur sur trois. Dès l'âge de 12 ans, les garçons qui vont sur des sites pornos y passent en moyenne une heure par mois. Et 75% des mineurs consultent exclusivement des sites pornographiques sur leur smartphone.

Pour Nikita Bellucci, actrice et productrice de films pornographiques, l’accès aux sites spécialisés n’est pas le seul problème. Car Twitter propose aussi très facilement des images et des vidéos sensibles. "Tout le monde parle des sites pornos en libre accès, explique-t-elle dans ‘Estelle Midi’ ce vendredi sur RMC et RMC Story. C’est illégal et ils doivent être punis. Il y a des lois en France qui ne sont pas respectées. Mais pendant que tout le monde parle, on a des trains de retard. Parce que, par exemple, Twitter, c’est un site porno. On trouve du porno, de la pédopornographie, de la zoophilie… J’ai tout un dossier là-dessus, avec des captures écran. J’hésite à le sortir parce que ça va faire l’effet d’une bombe."

Elle espère donc une réaction des autorités, notamment du gouvernement et du ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications: "J’interpelle Jean-Noël Barrot quant à la régulation des contenus de Twitter. Qu’est-ce qu’il fait ? Qu’est-ce qu’il compte faire ? Tout le monde parle des sites pornos mais les mineurs maintenant, pour accéder au porno, ils vont sur Twitter, plus sur Pornhub. Donc qu’est-ce qu’on fait ?".

"Personne ne répond à leurs questions"

Plus largement, Nikita Bellucci déplore le manque d’éducation sur le thème de la sexualité. "Je ne m’explique pas que l’Education nationale préconise trois heures de cours d’éducation sexuelle pour les enfants. Ce n’est pas possible. Qu’est-ce qu’on apprend en trois heures ? Où se trouve le clitoris, comment faire des bébés… Mais ce n’est pas assez", estime l’actrice et productrice, selon laquelle il faut aussi mieux protéger les enfants.

"Moi, ce qui m’étonne, c’est que ça étonne tout le monde. Mais à partir du moment où un enfant a un téléphone dans les mains, il tombera sur ce genre de contenus. Déjà, en tant que parent, quand on donne un téléphone portable à son enfant, on est censé le protéger. Comme on lui apprend à traverser la route, on lui apprend à se servir d’un téléphone et d’internet. Et donner un téléphone à un enfant de 7-8 ans, c’est aberrant mais c’est un autre débat…"

"Il y a des textes de loi qui ne sont pas appliqués, ajoute Nikita Bellucci. Pourquoi on ne les protège pas, ces enfants-là ? Il ne faut s’étonner parce qu’il y a une hyper sexualisation de tout. Ils sont abreuvés de ces images-là. Personne ne répond à leurs questions. Ils construisent leur sexualité avec des images pornos, qu’ils n’arrivent même pas à décrypter, et parce qu’ils ne sont pas en capacité de le faire parce que ce sont des enfants. En tant qu’adultes, on est censés les protéger."

LP