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Skis pliables, skis connectés, exosquelettes… Des innovations technologiques sur les pistes

La tech se montre de plus en plus présente à la montagne, avec des innovations pour accompagner la pratique du ski.

C’est une idée géniale: les premiers skis… pliables! Mais pourquoi on n’y avait pas pensé avant? On a tous les images de Jean-Claude Dusse qui court dans le métro complètement empêtré avec ses skis à la main… Oubliez ça, car ces skis tiennent dans une valise. En fait, ils ont été conçus pour pouvoir se plier en deux le long d’une charnière, comme une table pliante et passer d’1m60 à 80 cm. Plus facile à ranger dans le train ou dans la voiture (ou en avion, sans payer de surplus bagage). On pourrait se dire ‘pourquoi on n’y a pas pensé plus tôt?’, mais en réalité, en termes d’ingénierie, c’est une vraie prouesse, avec huit années de travail, parce les skis supportent des contraintes physiques très fortes, de pression, surtout au milieu du ski. Il vaut mieux éviter qu’ils ne se cassent en deux pendant que vous dévalez les pistes!

Le ski est moulé en un seul bloc, on ajoute la charnière au niveau de ce qu’on appelle le noyau, le cœur de ski, composé de bois, puis une découpe laser permet au mécanisme de fonctionner. Le résultat: en termes de résistance, de stabilité -et de visuel- on a les mêmes propriétés qu’un ski traditionnel, l’encombrement en moins. Après, il faut quand même le déplier (faire pivoter la fixation, l’aligner sur la planche…), ce qui prend moins d’une minute si on n’a pas deux mains gauches. C’est une marque slovène, Elan, qui les a conçus. A la base, ça a été conçu pour les militaires pour gagner en place dans un sac à dos par exemple. Mais c’est très pratique pour les citadins qui passent quelques jours à la neige.

Une autre option que l’on commence à voir apparaître, ce sont les skis connectés. Ça fonctionne aussi avec les snowboards, d’ailleurs. On va injecter de l’intelligence dans ces accessoires, avec plusieurs objectifs, comme le localiser en cas de perte ou de vol, surveiller l’état du matériel, le niveau d’usure… Mais ça peut aussi être pour analyser les performances du skieur et lui servir de coach. Des capteurs reliés au smartphone vont donner, sur une application, un score de glisse en analysant la maîtrise technique du skieur, la vitesse, la prise de virages, les appuis… C’est votre smartphone qui vous rappellera qu’il ne faut pas oublier de planter le bâton, mais aussi et surtout de comparer ses performances avec celles de ses amis et d’autres skieurs partout dans le monde, avec des classements. On transforme le ski en une sorte de jeu vidéo.

Déjà 20.000 utilisateurs en France de l’exosquelette pour le ski

Autre enjeu sur les pistes, éviter les blessures. Et pour ça, une solution qu’on croise de plus en plus, ce sont les exosquelettes. Avec 20.000 utilisateurs en France du SkiMojo, conçu et fabriqué en Haute-Savoie. C’est une armature mécanique, qui est accrochée aux jambes, aux genoux, aux mollets, et qui est reliée aux chaussures de ski. Cela va absorber tous les chocs à la place des genoux. En fait, ce dispositif, qui s’active avec un système de ressorts, c’est un peu des muscles supplémentaires, mécaniques, qui vont venir soutenir et soulager les articulations quand on est en train de skier. L’enjeu, c’est entre autres d’éviter d’avoir mal aux genoux.

Quand on a les jambes fléchies, en position presque assise par exemple, l’exosquelette prend le relais et on ne ressent aucune douleur. Concrètement, ça réduit la pression verticale sur les genoux de 15 kg par jambe, ce qui est énorme. Ce n’est pas juste destiné à ceux qui ont des problèmes d’articulation, comme les atèles qui existent déjà sur le marché. Ça permet aussi de gagner en puissance et surtout en endurance, puisque les muscles sont moins sollicités. On peut skier toute la journée sans aucun problème. Ça coûte 600 euros, mais on peut aussi le louer dans certaines stations de ski. Il y a même un nom pour cette nouvelle discipline: le "ski augmenté", qui a même son championnat du monde.

Anthony Morel