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Un retour des "gilets jaunes" à cause de la flambée des prix de l'essence? "C’est un virus qui rôde et auquel on doit s’habituer", juge Daniel Riolo

Les cours du prix du carburant flambent avec plus 20% pour le diesel et le sans plomb 95. Dans certaines stations, le litre a même dépassé les 2 euros et ce n'est pas évident pour les 40 millions d'automobilistes en France.

Se dirige-t-on vers un retour de la mobilisation des “gilets jaunes” dans les semaines qui viennent? La question se pose alors que des hausses de prix sur les carburants ont été annoncées. Or, c’est justement une hausse des prix sur ces mêmes carburants qui avait lancé le mouvement, il y a de ça trois ans.

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Invité dans l’émission “Estelle midi” sur RMC ce mardi, Jacline Mouraud, candidate à la présidentielle de 2022 et qui faisait partie des premiers militants “gilets jaunes” affirme que les Français sont à un point de non-retour.

“Toutes les augmentations qui nous tombent dessus comme bonne nouvelle de rentrée, bien sûr que ça peut renouveler un mouvement tel que celui qu’on a connu. Maintenant, je pense qu’en ce moment, les Français sont en colère, en déshérence, ils sont fatigués et ils en ont ras-le-bol d’être les boucs-émissaires de la politique d’Emmanuel Macron qui est menée à l’envers”, indique-t-elle.

L'augmentation du prix du carburant, Christophe routier s'en est bien rendu compte. “J’en ai pour 350 à 380 euros d’essence par mois pour ma moto qui me sert à me rendre au travail. Donc cette hausse elle m’impacte sévère. La décision c’est que je vais devoir démissionner à contre cœur pour trouver un boulot beaucoup plus près. J’ai vu le prix augmenter puisque je fais le plein tous les jours. Avant pour 12-13 litres je m’étais 12 euros mais maintenant c’est 18 euros", explique-t-il.

Cependant lui ne se voit pas redescendre dans la rue les samedis. "Ça n'a pas servi à grand-chose. En plus je n’irais pas parce que je n’ai pas envie de perdre un œil. Mais j’ai l’impression que leur mobilisation n’a servi à rien puisqu’au final le carburant est plus cher qu’en 2018", indique-t-il.. 

"Ce sont des anti-tout"

Alors serait-ce vraiment le retour des manifestations du samedi, des gens sur les ronds-points? Pour Daniel Riolo, les “gilets jaunes” n’ont jamais vraiment disparu.

“On les voit d’une façon ou d’une autre, perdu dans les cortèges du samedi après-midi, mais ils n’ont jamais réellement disparu. Moi, j’ai quand même le sentiment qu’ils sont toujours là. C’est un virus qui rôde et auquel on doit s’habituer sauf qu'il n’y a pas de vaccin contre les ‘gilets jaunes’. 
Ce sont des anti-tout. Ce n’est pas la contestation que je conteste, c’est la contestation permanente et récurrente. Ils sont anti-tout, à la moindre mesure. Et puis quand ils descendent la rue, ils se font déborder par la partie extrême qui casse et au bout de quelques semaines ça finit avec des affrontements avec la police”, explique-t-il.

Le journaliste se dit d’ailleurs curieux de voir ce qu’il va se passer après les prochaines élections présidentielles.

“Il va y avoir un nouveau président qui va être nommé par les Français. Et qu’est-ce qu’il va se passer? Ils vont continuer à venir tout contester en permanence parce qu’il ne faut jamais rien toucher? C’est ça, la vraie question”, appuie-t-il.
Guillaume Descours