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Bernard-Henri Lévy sur RMC: "Marine Le Pen est nulle et déteste la France"

Le philosophe Bernard-Henri Lévy était l'invité du "Grand Oral" des "Grandes Gueules" ce vendredi.

Il ne mâche pas ses mots. Invité de RMC, ce vendredi, le philosophe Bernard-Henri Lévy a livré son "Grand Oral" lors des "Grandes Gueules".

Venu présenter son dernier livre, "Sur la route des hommes sans nom" (ed. Grasset), où il livre une série de reportages "à travers le Nigeria de Boko-Haram, aux Kurdistan d’Irak et de Syrie, sur la ligne de front où s’affrontent Russes et Ukrainiens, dans la Somalie livrée à l’illégalisme et aux bandes islamistes, au cœur du Bangladesh martyr, dans les camps de la misère de Lesbos, dans l’Afghanistan en train de retomber sous la coupe des Talibans et, encore, en Libye" selon l'éditeur, le penseur à l'éternelle chemise blanche a livré sa vision du monde actuel.

"Le Hamas prend en otage les Palestiniens"

A commencer par la situation en Israël où, depuis quelques heures seulement, un cessez-le-feu a été signé entre le Hamas et l'état hébreu.

"Ce n'est pas un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël: c'est juste le Hamas, qui doit être à court de roquettes, qui a décidé de cesser de bombarder Israël" a-t-il dénoncé, soufflant être "navré" pour toutes les victimes de ce conflit, qui a fait au moins 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et de nombreux combattants du Hamas et du Jihad islamique, et douze morts en Israël - dont un enfant de six ans, une adolescente de 16 ans et un soldat.

"Sachez que chaque victime palestinienne est un crève-cœur pour l'armée israélienne. Mais le Hamas prend en otage les Palestiniens en déclarant cette opération, cette guerre, cette folie. (...) On ne fait pas un État avec des gens dont le programme est d'annihiler l'État voisin. Je suis pour que les Palestiniens soient libérés des terroristes qui les tiennent en otages et qui les empêchent de vivre", a-t-il également déclaré.

"J'aime la France"

Interrogé par la "GG" Barbara Lefebvre, BHL confie "aimer la France". 

"J'aime la France, contrairement aux souverainistes, j'en défends la langue et les couleurs dès que je suis dans des contrées lointaines. Et parmi les grands moments de ma vie publique, c'est quand j'ai fait acclamé le drapeau français face à des foules arabes, ukrainiennes, dans les lieux perdus de Somalie. Pour moi, la France est une idée spirituelle universelle et qui ne prend sa force et toute sa puissance que quand elle fait bon ménage et qu'elle est le moteur de l'Europe. Comme De Gaulle. (...) C'est d'ailleurs une phrase de Malraux: "La France n’est jamais plus grande que lorsqu’elle l’est pour tous les hommes".

"En voilà quelqu'un qui déteste la France!"

La transition d'une question sur l'élection présidentielle est alors toute trouvée: que pense le philosophe d'une présence de Marine Le Pen au second tour de 2022? 

"Le drapeau français appartient à tout le monde. A moi aussi. Et moi, j'aime le voir flotter sur la place Tahrir (au Caire), à Benghazi (en Lybie)... (...) Je n'arrive pas imaginer que Marine Le Pen puisse être élue présidente de la République. Elle est tellement nulle et déteste la France" lâche-t-il. 

"En voilà quelqu'un qui déteste la France. Il y a un test pour savoir si on aime ou pas la France: quand la France est engagée dans un conflit, qu'elle envoie des soldats sur un front, est-ce qu'on soutient ou pas? Marine Le Pen, lorsque des soldats français étaient engagés en Lybie ou au Mali, elle prend le parti de l'ennemi ou alors elle fait généralement la fine bouche. Et elle se désolidarise de son pays" a-t-il taclé.

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Xavier Allain