"En voulant obliger les femmes à retirer leur voile la France est en train de devenir le pendant européen de l'Arabie Saoudite", selon Nadiya Lazzouni

Selon la journaliste qui porte elle-même le voile, cela relève de convictions personnelles. Elle estime que porter un voile s'inscrit dans la laïcité que prône l'État français.

Le débat autour du port du voile s’intensifie en France. Depuis plusieurs semaines, la question provoque d’importantes tensions entre ceux qui y voient une preuve de communautarisme et ceux qui estiment que porter un voile et un acte personnel qui s’inscrit dans le respect de la laïcité.

Un point de vue qui est d’ailleurs partagé par la journaliste, Nadiya Lazzouni, fondatrice du média Speakup Channel. Invité sur le plateau des Grandes Gueules, elle a défendu le voile, qu’elle porte elle-même, et qu’elle estime Républicain. 

"Le foulard est la manifestation visible de la liberté religieuse qui est garantie par la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la loi de 1905, cette fameuse loi de la laïcité qui prône l’unité et le vivre ensemble. On a également la Constitution qui réaffirme ces libertés religieuses et surtout un article qui dit que ‘nul ne doit être inquiété pour ses opinions qu’elles soient religieuses ou politiques’", explique-t-elle. 

Un choix "intime"

Elle affirme par ailleurs qu’elle ne connaît aucune femme en France qui est obligée ou forcée à porter un voile. Cependant, elle estime que, ceux qui souhaitent que les femmes de confessions musulmanes retirent leur voile, se rapprochent de certains pays musulmans qui prônent l’inverse. 

"Il faut se dire les choses en face, la France devient un peu sur le plan international, le pendant européen de l’Arabie Saoudite. Là-bas, on oblige les femmes à porter le foulard, et en France, on voudrait les obliger à le retirer. Elle est où la liberté quand on exerce une contrainte", affirme-t-elle. 

Selon la journaliste, le foulard qu’elle porte fait partie de son identité. "Je ne m’autorise pas à commenter vos choix vestimentaires, votre coiffure, votre moustache, parce que c’est des choix qui vous appartiennent", assène-t-elle à Didier Giraud. 

Mardi, c’est le Sénat qui a voté en première lecture une proposition de loi qui vise à interdire le port de signes religieux ostensibles aux parents accompagnant des sorties scolaires. Une proposition qui a cependant peu de chance d’être adopté dans les mêmes termes à l’Assemblée nationale. 

Guillaume Descours