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Interdiction des signes religieux pour les accompagnateurs de sorties scolaires: un sénateur compare les mamans voilées à des "sorcières de Halloween"

Le sénateur de Moselle Jean-Louis Masson a provoqué une polémique sur les réseaux sociaux.

"C'est scandaleux!": alors que le Sénat a adopté mardi une proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires, un sénateur fait beaucoup parler de lui sur les réseaux sociaux. 

Les très nombreuses interventions se sont déroulées dans un climat relativement serein, hormis quelques saillies du sénateur non-inscrit Jean-Louis Masson, qui a notamment comparé les accompagnatrices voilées aux "sorcières d'Halloween". 

Avant le vote, le sénateur de Moselle et président du parti de droite Démocratie et république s'est en effet emporté, seul derrière son micro:

"On pleure misère la mère de famille etc., la pauvre etc., elle n’avait qu’à pas mettre son voile, elle n’aurait pas eu de problème”, a-t-il d'abord lancé à l'hémicycle. Et de continuer: "Est-ce qu'on pense aux enfants, qui sont entourés par des gens... Bon, on pourrait les entourer par n'importe quoi (...) on pourrait faire Halloween aussi. On va sortir des sorcières Halloween pour les enfants". 

Si certains utilisateurs de réseaux sociaux posent ouvertement la question de la sobriété du sénateur, ce dernier conclu son intervention en lâchant: 

"Mais c'est scandaleux. Scandaleux! On a le droit d'avoir des enfants qui ne sont pas pollués par ce type de prosélytisme, de communautarisme. Ce n'est pas nous qui devons nous aligner sur eux, sur les communautaristes. C'est les communautaristes qui vivent avec nous, qui sont dans notre société qui doivent s'aligner sur notre société. Et s'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à retourner d'où ils viennent !".

A l'issue d'un débat passionné de près de cinq heures, la proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires - jugée "contre-productive" par le ministre Jean-Michel Blanquer, tandis que la gauche dénonçait "un climat intolérable" - a donc été votée par 163 voix contre 114 et 40 abstentions. Le texte a toutefois peu de chances d'être voté par l'Assemblée nationale, dominée par la majorité présidentielle.

La rédaction de RMC (avec AFP)