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Euro, un bilan en demi-teinte pour les restaurateurs: "L'équipe de France a fait bien mieux que la restauration"

Les restaurateurs estiment ne pas avoir bénéficié des retombées économiques de l'Euro sur Paris.

Les restaurateurs estiment ne pas avoir bénéficié des retombées économiques de l'Euro sur Paris. - Fred Dufour - AFP

Alors que l'Euro s'achève à peine, les restaurateurs font grise mine. Laurent Fréchet, président des restaurateurs au sein du Synhorcat a déploré lundi dans les Grandes Gueules la concurrence de la fan zone sur Paris.

Dimanche soir, les Portugais ont mis fin au rêve des Français de brandir la Coupe d'Europe. Mais avant même le résultat de l'Euro, les restaurateurs savaient qu'ils ne seraient pas à la fête. Après un mois de compétition, les professionnels n'ont pas eu les retombées économiques qu'ils espéraient.

"Ca n'a pas été bon du tout pour les restaurateurs. L'équipe de France a fait bien mieux que la restauration au même moment. C'est très mauvais sur Paris, c'est plutôt mieux en province", constate Laurent Fréchet, président des restaurateurs du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat).

"Un stade de foot ne remplit pas une ville"

Si les supporters des équipes sont venus en nombre, ils ont délaissé les restaurants estime Laurent Fréchet. "Un événement comme l'Euro, une fois que vous avez rempli un stade de foot avec une partie de locaux et une partie de touristes, vous ne remplissez pas une ville", remarque-t-il. 

Les consignes de sécurité pour éviter les débordements de supporters ont également nuit aux professionnels, poursuit-il. "Dans certaines villes, la préfecture de police a fait fermer les établissements la veille de match. Quand on avait un match le dimanche à Lille, on demandait à tous les restaurateurs de fermer leur établissement à 23h le samedi soir, c'était très compliqué", regrette-t-il encore. 

"C'est plutôt une clientèle de bar"

D'après lui, les touristes qui fréquentent habituellement la capitale et les restaurants parisiens à cette période de l'année ne sont pas venus, refroidis par les attentats, les manifestations et l'organisation de l'Euro. "A part une invasion de sauterelle, Paris a tout connu", ironiste-t-il. Malgré la présence de supporters, cette clientèle différente des touristes classiques n'a pas compensé.

"C'est plutôt une clientèle de bar. Sur l'activité brasserie c'est plutôt bon mais la fan zone a aussi très fortement concurrencé nos établissements", regrette Laurent Fréchet.

Il dénonce les exonérations fiscales dont a bénéficié l'UEFA sur les fan zones, défiscalisations dont n'ont pas profité les restaurateurs. A Paris, avant la finale de dimanche, ce sont plus de 1,2 million de personnes qui se sont pressées dans la fan zone du Champ de Mars.

Dimanche, la maire de Paris Anne Hidalgo se réjouissait de cette fréquentation et du parcours des Bleus. "Voir des images de la tour Eiffel tous les soirs, ça imprime une envie de venir", estimait-elle, prévoyant un "effet à rebours" de l'Euro sur le tourisme. Un retour qu'attendent les restaurateurs parisiens. 

C. B avec les Grandes Gueules