Une campagne présidentielle, c’est un moment où toutes les fragilités des candidats sont mises en avant

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont véritablement lancé leur campagne mercredi, sur le parking de l’usine Whirlpool. Des stratégies de communication diamétralement opposées décryptées par Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po, dans Radio Brunet.

Selon le dernier sondage Elabe pour BFMTV publié ce jeudi matin, les Français sont 50% à estimer que Marine Le Pen a réussi son début de campagne contre 43% dans le cas d'Emmanuel Macron. Mais, le candidat du mouvement En Marche! serait plus exposé que Marine Le Pen selon Philippe Moreau-Chevrolet, président de MCBG Conseil et professeur de communication politique à Sciences Po.

"Ce qui fait mal, c’est quand certains commentateurs commencent à infantiliser Emmanuel Macron en parlant d’un 'enfant roi' comme l’a dit Thomas Guénolé. Cette image-là est redoutable pour lui. Car, comme il est jeune, il n’a pas vraiment d’expérience. Ça revient à l’attaquer sur quelque chose où il est particulièrement fragile. Une campagne présidentielle, c’est un moment où toutes les fragilités sont mises en avant. Pour Emmanuel Macron ça a pris plus de temps parce qu’on était davantage concentré sur les fragilités de François Fillon". 

Pour le professeur de communication politique à Science Po, Emmanuel Macron doit renforcer le niveau des équipes qui l’entourent, pour faire face à Marine Le Pen. "Il va falloir muscler les équipes au sommet dans ce deuxième tour. Le travail de terrain par contre est très bon chez Macron. On ne le voit pas beaucoup mais il y a énormément de comités locaux sur lesquels ils ont beaucoup travaillé. Beaucoup de temps a été investi dans la formation des gens sur le terrain, pour aider à avoir le plus de gens possible autour d’Emmanuel Macron."

"Marine Le Pen est un adversaire redoutable en campagne"

"Par contre à la tête de la campagne, on sent qu’il y a un vrai gros flottement. Il faudrait penser à muscler les équipes parce que Marine Le Pen n’est pas une candidate facile. C’est un adversaire redoutable en campagne".

Radio Brunet avec A. Benyahia