11 novembre: "Il faut vivre avec son passé pour construire son futur"

Jean-Pierre Chauvel, 74 ans, dans les habits de combat de son père - Romain Poisot
Lundi 11 novembre 1918, 11h : dans toute la France, les cloches sonnent à la volée. Au front, les clairons des soldats sonnent le cessez-le-feu. Après 4 années de guerre qui ont fait 18,6 millions de morts, les Alliés et l'Allemagne signent ce jour-là l'armistice. Alors que depuis 1922, le 11 novembre est férié pour rendre hommage aux soldats (les poilus) et civils décédés pendant la Grande Guerre, ce mardi, François Hollande préside les dernières cérémonies de commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale.
"Il évoquait ses combats à la baïonnette…"
Pour l'occasion, RMC a rencontré Jean-Pierre Chauvel, 74 ans, chez lui, à Trainou, près d'Orléans, dans le Loiret. Son père a combattu dans la Somme pendant la Grande Guerre. Il n'est pas mort au combat et a pu témoigner des horreurs de la guerre. Entre récits de bataille et habits de guerre, le devoir de mémoire est assuré.
"Dès qu'il pouvait aborder le sujet, il le faisait. Il évoquait ses combats à la baïonnette et notamment une au bois de Savie dans la Somme… Il descendait un ravin pour en remonter un autre… Il était difficile de pouvoir épauler et tirer mais il n'avait pas peur, lui. Ça sentait la fin de la guerre donc il fallait mettre le paquet" se souvient Jean-Pierre. Et dans un élan de nostalgie, il confie que " peut-être l'amour de la patrie était plus important" à cette époque.
"Ce qu'il m'a appris surtout c'est le courage de ces hommes"
La guerre, l'ancien poilu l'évoquait aussi à table avec sa belle-fille Dominique. "Il mettait toujours un magnétophone pour enregistrer les conversations quand on était à table et après il ressortait tout ça. C'était super !" assure-t-elle au micro de RMC. Alors Dominique et Jean-Pierre ont souhaité à transmettre à leur tour cette histoire à leur petit fils Romain. "On faisait des vacances par thème. Par exemple quand on faisait la Première guerre mondiale, on allait que dans les villes où se sont déroulées certaines batailles".
Qu'en a-t-il retenu ? "Ce qu'il m'a appris surtout c'est le courage de ces hommes. De sacrifier sa vie pour des principes, une morale…Il faut vivre avec le passé pour construire son futur" témoigne Romain qui devrait bientôt recevoir un cadeau : la tenue de son arrière-grand-père pour qu'à son tour, il transmette l'histoire de la Grande Guerre.