RMC
Transports

"Une volonté de piéger": à Montpellier, les automobilistes font tomber un radar vicieux, pas un cas isolé

placeholder video
C'est un radar qui flashait près de 1.000 voitures par jour. Près de Montpellier, la préfecture a modifié la signalisation avant un radar. Car celui-ci était placé 50 mètres seulement après un panneau indiquant un changement de vitesse, de 90 à 70 km/h. Mais les dispositifs de ce type sont légion un peu partout en France comme en témoignent de nombreux automobilistes sur le plateau des Grandes Gueules.

Le flasheur fou ne flashera plus. Près de Montpellier (Hérault), les automobilistes locaux ont eu la peau d'un radar automatique qui flashait près de 1000 voitures par jour. Ce radar situé à Juvignac sur la nationale 109 à l'entrée de Montpellier cristallisait la colère des automobilistes.

Car ce radar était placé à un endroit délicat pour les voitures, juste après un changement de limitation de vitesse. Les automobilistes n'avaient que 50 mètres pour passer de 110 km/h à 90. La géographie des lieux, rendait également difficile la possibilité de freiner sur un tronçon de 3 km de RN109 en sortie de l'autoroute A750 où la vitesse est limitée à 130. Résultat, près de 1.000 flashs par jour éblouissaient les automobilistes.

Face au tollé, la préfecture de l'Hérault a décidé d'ajuster la signalisation. Le panneau de 90 km/h juste avant le radar a été modifié en "90 rappel" et la vitesse a été réduite à 90 km/h 150 mètres en amont, réduisant la portion limitée à 110 pour donner plus de temps aux voitures pour ralentir.

"Une volonté de piéger"

Et ce n'est pas un cas isolé: "À Boulogne-sur-Mer, il y a un chantier tout à fait anodin et dans chaque sens, il y a un radar temporaire qui flashe la vitesse temporaire et qui doit faire des ravages parce qu'on ne s'y attend pas", dénonce ce vendredi sur le plateau des Grandes Gueules Emmanuel De Villiers.

Cyril, technicien de maintenance dans les Hautes-Alpes, déplore lui aussi la présence d'un radar sur une ligne droite, seule portion de nationale du département limitée à 80 km/h contre 90 pour toutes les autres: "C'est une route très sûre alors que dans notre département, les accidents ont lieu à proximité des virages et dans la montagne", assure-t-il sur RMC et RMC Story.

A Montpellier, ils ont eu la peau d'un radar piège ! - 26/09
A Montpellier, ils ont eu la peau d'un radar piège ! - 26/09
24:17

Les histoires sont légion. Ludovic qui vit en Charente, est confronté au même problème que les automobilistes de l'Hérault sur la RN10 en Charente: "C'est limité à 90km/h, il y a des travaux et ils ont mis un panneau à 70, 50 mètres avant un radar. C'est une route très fréquentée avec des poids-lourds en plus".

Anna, élève avocate dans l'Isère, doit faire face à un radar mobile sur une ligne droite sur une zone 80: "Du jour au lendemain, ils ont changé les panneaux de signalisation de place. D'un seul coup on se retrouve à 70, il y a une volonté de piéger".

6 radars sur une même route

Thierry dans l'Orne est confronté à une multiplication des radars: "Chez moi il y a 6 radars sur une route. Le dernier est phénoménal! Vous passez de 90 à 70 et 50 mètres plus loin, il y a un radar. J'ai vu le radar avant de m'apercevoir qu'il y avait un panneau", peste-t-il.

Charles Consigny, jeune conducteur, estime qu'il y a "une persécution des automobilistes en France". "C'est un impôt déguisé. Il y aussi un radar sous Bercy qui doit flasher toute la journée alors que c'est limité à 50 km/h sur une 3 voies".

Reste que la politique de sécurité routière en France semble avoir porté ses fruits avec une baisse du nombre de morts depuis les débuts des années 2000. On recensait environ 9.000 tués sur les routes en 2021, contre 3000 aujourd'hui malgré une forte hausse du trafic motorisé.

Des automobilistes qui valident les radars bien signalés

Mais ces radars ne vont pas de pair avec une philosophie de réduction du nombre d'accidents: "J'ai été flashé à Paris à 36 pour 30, 32 km/h retenus et j'ai eu une amende", s'étonne Emmanuel De Villiers.

Pour Olivier Truchot, le radar de Montpellier et les radars embarqués sont "des pièges": "Ce n'est pas du tout la philosophie mise en place par Jacques Chirac à l'époque, c'est seulement pour remplir les caisses parce que l'Etat a besoin d'argent", juge-t-il, alors que les radars bien indiqués et avec des panneaux répondent bien à une politique de sécurité routière et sont efficaces.

"Quand les radars sont annoncés très clairement, les routes sont calmes et agréables. Ça fonctionne et c'est fair-play", abonde Charles Consigny.

Mais Séverine, qui connaît bien le radar de Montpellier évoque un dispositif nécessaire: "C'est avant un virage dangereux et une zone très accidentogène. Mon fils lui-même a eu un accident", assure-t-elle déplorant cependant une signalisation pas adaptée.

En 2022, on recensait 4.447 radars dont 2.523 fixes de vitesse, 611 radars de franchissement aux feux rouges notamment et 472 voitures radar. Cette même année, il y a eu 21,5 millions de flashs de radars. Une partie de l'argent que rapportent les radars est utilisé pour les infrastructures routières et 20% sert pour le désendettement de la France. Signe d'une réelle volonté de faire de l'argent pour les Grandes Gueules.

G.D.