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14-juillet: "C'est un honneur mais on n'attend pas de remerciements", estime un membre du Raid

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Plus habitués à évoluer dans l'ombre que dans la lumière des projecteurs, les forces antiterroristes, en première ligne lors des attentats de janvier, défileront sur les Champs-Elysées le 14-juillet. Une première qui rend "fier" Patrick, membre du Raid et chef d'équipe lors de l'assaut contre Coulibaly à l'Hyper Cacher.

C'est une première. Cette année, pour commémorer les attentats du mois de janvier, des membres de la BRI, du GIGN et du Raid défileront sur les Champs-Elysées en ce 14 juillet. Habitués à la libération d'otages, aux interventions spéciales mais surtout au travail dans l'ombre, ces membres des forces antiterroristes paraderont en deuxième position juste derrière le pays invité (Mexique), en tenant le drapeau tricolore. Au total ce seront 21 personnes qui défileront en tenue d’intervention, combinaison noire, gilet pare-balle, casque léger et lunettes. Pour des questions évidentes de sécurité, on ne verra pas leur visage. 

Patrick (le nom a été changé, ndlr) est membre du RAID. Il était chef d'équipe lors de l'assaut contre Coulibaly à l'Hyper Cacher. Ce mardi, il ne défilera pas, mais, sur RMC, il se dit "très fier de voir son unité descendre les Champs-Elysées. "C'est bien qu'on nous mette à l'honneur comme cela. Pour notre unité, comme pour la BRI et le GIGN, mais aussi pour la police et la gendarmerie, c'est une très belle chose", assure-t-il.

"Ça nous permettra de passer à autre chose"

"C'est un grand honneur qui nous est fait, on en est conscient. On est bien évidemment contents et touchés que notre travail soit pris en compte mais on n'attend pas forcément de remerciements", atteste, de son côté, le chef d'Etat-major du Raid qui souhaite rester anonyme.

"Tous ces services participent toute l'année à la sécurité et en ce moment c'est quand même une période difficile. On donne beaucoup de notre temps… Certes c'est le boulot mais on est quand même bien conscient d'avoir participé à une affaire de grande ampleur", ajoute-t-il. Patrick se dit aussi heureux de la symbolique de la Porte de Vincennes comme choix de fin de défilé: "C'est bien que ça se termine là car c'est pour cette affaire qu'on défile. Et ça nous permettra de passer à autre chose…"

"Il n'y a pas besoin de parler de nous"

Patrick a d'ailleurs été blessé à la jambe par un tir de Coulibaly durant l'assaut. Il a été hospitalisé pendant plusieurs jours mais pour lui, c'est le risque à prendre quand on appartient au Raid. "Lors d'une libération d'otages, il y a une notion de sacrifice. C'est l'opération la plus compliquée car on met nos vies en danger. On donne l'assaut, on ne reviendra pas et si on revient c'est seulement avec les otages vivants. Donc on s'expose forcément", affirme-t-il, froidement.

"Cette opération est une totale réussite. On a fait tout ce qu'il fallait puisqu'on sauve 26 otages et qu'on neutralise le terroriste", explique-t-il. Un travail de l'ombre qui n'est que très rarement mis en avant. Pour autant pas de quoi agacer Patrick: "On savait qu'à travers les policiers qui étaient embrassés dans la rue c'est comme si les gens nous embrassaient. Il n'y a pas besoin de parler de nous…"

Guillaume Chièze avec Maxime Ricard