2 mois après l'expulsion des squatteurs, la maison de Maryvonne est toujours inhabitable

Vue de la maison de Maryvonne, début juin. - Google Street view
C'est une histoire qui avait ému la France entière. L'histoire de Maryvonne, cette dame de 83 ans, propriétaire d'une maison à Rennes, et qui ne pouvait pas revenir chez elle parce que des squatteurs occupaient son bien depuis 18 mois. Son histoire avait aussi ému l’Assemblée Nationale qui adoptait à l’unanimité, le 11 juin dernier, une loi renforçant les droits des propriétaires face aux squatteurs. Elle a été promulguée le 26 juin. Et Maryvonne a pu récupérer sa maison début juin.
"C'est dégueulasse, c'est innommable !"
Sauf qu'en quittant la propriété de Maryvonne il y a près de deux mois, les squatteurs ont laissé une derrière eux une maison délabrée. Avec cinq autres bénévoles, Caroline la nettoie régulièrement. Elle est effarée par l'ampleur des dégâts. "Pour moi c'est inenvisageable qu'elle puisse revivre dans cette maison, il faudrait la raser et la reconstruire, se désole-t-elle sur RMC. Je ne sais même pas comment ils pouvaient vivre là-dedans. C'est dégueulasse, c'est innommable ! Je ne vois pas comment on peut réhabiliter la maison, il y a de gros travaux à faire. Même nous avec nos petits bras et notre grand cœur, on ne peut pas tout faire".
"Je ne retiens plus mes larmes"
Du coup, une assistante sociale aide Maryvonne à trouver un autre logement. Un appartement, en banlieue de Rennes. Elle pourrait y emménager d’ici la fin de l’année. Mais cette histoire a ravagé la vieille dame de 83 ans. "Réaliser comme c'est dur, quand même. Vous ne retrouvez plus rien chez vous, tout est cassé… Comment voulez-vous vous en sortir ?". La vieille dame est encore très marquée aujourd'hui. "Je ne dors plus, je prends des médicaments pour dormir. Je ne sais pas comment je vais remonter la pente. Et quand je retourne chez moi, ça me fait l'effet d'Hiroshima. Je n'aime pas pleurer, mais maintenant je ne retiens plus mes larmes. Je n'ai plus envie de rien", s'effondre-t-elle.
"Les préfets sont plus ouverts à utiliser la force publique"
Philippe Billaud, son avocat l’appelle tous les jours pour lui remonter le moral. Il lui rappelle notamment qu'elle a réussi à faire changer la loi de manière positive. Désormais, violer un domicile est un délit, puni par un an de prison et 15.000 € d’amende. Surtout, fini les longues procédures judiciaires pour récupérer son logement squatté. Désormais, les forces de l’ordre pourront intervenir à n’importe quel moment. "L'effet positif de la loi Maryvonne c'est que les préfets, seuls habilités à engager la force publique, se sont ouverts et sont dorénavant plus accessibles" et plus enclin à faire appel aux forces de l'ordre pour évacuer les squatteurs. Tous les jours, l'avocat reçoit "une trentaine d'appels". "A chaque fois nous avons pu résoudre par téléphone leurs problèmes".