A Charlie Hebdo, "il n'y a pas une semaine où l'on ne parle pas" des disparus

TEMOIGNAGES – Alors que la France s'apprête à commémorer pendant une semaine les attentats de janvier, RMC a rencontré la rédaction de Charlie Hebdo. Une rédaction qui a dû apprendre à vivre sans Charb, Tignous, Cabu et Wolinski, ses dessinateurs historiques.

Mardi, une cérémonie d'hommage devant les anciens locaux de Charlie Hebdo se tiendra en présence du chef de l'Etat. Aujourd'hui, l'hebdomadaire satirique a déménagé dans le 13ème arrondissement de Paris. Décimée, la rédaction a dû apprendre à vivre sans Charb, Tignous, Cabu et Wolinski, ses dessinateurs historiques.

"Continuer pour les dessinateurs partis"

RMC a rencontré l'équipe, et évidemment, vivre sans eux est encore, un an après la tuerie, très difficile. Coco, l'une des dessinatrices de Charlie Hebdo, était dans les locaux où les frères Kouachi ont perpétré leur massacre, le 7 janvier.

"Je crois qu'il n'y a pas une semaine où l'on ne parle pas d'eux", confie-t-elle au micro de RMC. "Et c'est important de continuer ce travail pour nous, pour les dessinateurs partis".

"J'ai perdu l'amour de ma vie"

Pour se souvenir chaque jour de ses amis dessinateurs, Coco s'est fait tatouer des dessins de Charb et de Tignous sur le bras. Pour ne pas sombrer, le femme de Tignous, elle, s'est plongée dans les archives de son compagnon, le père de ses deux enfants. Des centaines de dessins que Chloé Verlhac a choisi de publier: 

"J'ai perdu l'amour de ma vie, mais l'artiste, on peut le faire vivre. L'artiste travaille pour être vu, pas pour que ça reste mal rangé dans des bureaux".

"Surréaliste"

Les nouveaux locaux de Charlie Hebdo, dans le 13e arrondissement de Paris, sont désormais ultra-protégés. Sont protégés, également, les rescapés de l'attaque meurtrière. Zineb El Rhazoui, par exemple, est suivie chaque jour par plusieurs policiers chargés de sa protection.

"C'est un peu surréaliste", se désole-t-elle. "Nous ne devrions être réduits à vivre comme cela en France!"

Très protégé également, parce que toujours menacé de mort, Riss, l'actuel directeur de Charlie Hebdo.

C. P. avec Céline Martelet