A Dunkerque, les bus sont désormais entièrement gratuits: comment ça marche?
"1,40 euros le ticket": c’est une phrase que l’on n’entendra plus en montant dans le bus à Dunkerque. Testée les week-ends depuis 2015, la gratuité des transports entre en vigueur dès le 1er septembre: tous les bus de l’agglomération de Dunkerque seront désormais gratuits.
Si une trentaine de communes ont déjà franchi le cap en France (Niort, Aubagne, Gap…), c’est la première fois qu’une agglomération aussi importante s’y met.
Selon la mairie, la gratuité a permis d’augmenter la fréquentation de plus de 50%. Sa généralisation réjouit ces usagers: "36 euros par mois économisés, c'est bien. Il y avait des personnes qui n'ont pas les moyens de prendre le bus", confie une usagère sur RMC. "Je n'ai pas le permis donc j'utilise le bus. Ca va faire des économies pour tout le monde" se satisfait un père de famille.
Comment est financée la gratuité?
Pourtant, la fédération des usagers des transports redoute que la gratuité ait un impact négatif sur les investissements. "Pour avoir une offre de qualité de transports publics, ça demande des investissements importants s'inquiète Bruno Gazeau, président de la FNAUT. La question est de savoir comment ils pourront financer dans 7 ou 8 ans le renouvellement des bus. Il faudra bien améliorer le nombre de bus en circulation".
La gratuité des transports est en réalité compensée par une taxe sur les entreprises. L’exemple dunkerquois pourrait inciter d’autres communes à faire pareil, estime Patrice Vergriete, président de l’agglomération et maire de Dunkerque.
"Le discours anti-gratuité est un peu daté. Les investissements de la communauté urbaine seront toujours possibles et ça donnera des expériences pour les autres collectivités qui pourront s'engager". Et l'élu dunkerquois le promet: la gratuité n’entraînera pas de hausse d’impôts.