A Fréjus, bras de fer entre la mairie et les artistes sur les rythmes scolaires

David Rachline, maire FN de Fréjus depuis mars 2014. - Jean-Christophe Magnenet - AFP
La municipalité FN de Fréjus (Var) envisage de demander à une quinzaine d'artistes et d'artisans d'art de s'occuper de l'accueil d'enfants de maternelles et d'écoles élémentaires dans le cadre de l'aménagement des rythmes scolaires, en échange des loyers modérés qu'ils paient à la ville. L'initiative a été accueillie avec surprise et incompréhension par les intéressés.
"Si on refuse, on est mis dehors. Mais on n'impose pas du bénévolat", s'insurge sur RMC Olivier Isselin, photographe d'art qui occupe un local de 15m² dans le centre historique pour lequel il paye un loyer d'environ 40 euros par mois. Mais il n'apprécie pas que le maire lui impose une contrepartie: "Pour moi, c'est un chantage. Je ne suis pas d'accord sur la manière dont c'est fait". Cette initiative inquiète aussi Sonia.
"Il manque d'un projet concret"
Artiste dans le circuit des métiers d'art de Fréjus elle n'apprécie pas la méthode employée, dénonce un projet flou et un manque de concertation: "Ce n'est pas le fait d'accueillir des enfants qui me gêne, c'est la forme. On vous impose de faire ça, si vous n'êtes pas contents, vous partez. J'oserai dire que c'est du chantage, c'est du bénévolat forcé et imposé..". Elle ajoute: "Aucun de nous n'est en plus formé pour accueillir des enfants. Il manque donc vraiment d'un projet concret".
David Rachline, le maire de la ville, trouve pour sa part logique de demander aux artistes une contribution en échange des avantages dont ils bénéficient. "C'est une chance pour eux d'avoir que d'avoir ces loyers très modérés. La ville demande une petite participation en échange. Il faut savoir donner pour recevoir en échange", estime-t-il.
"Je trouve ça très intéressant"
Certains parents d'élèves, comme Christine, voient d'un très bon œil la possibilité d'un échange entre les artistes et les enfants: "Je trouve que c'est très intéressant d'initier un enfant à la culture, l'art, la peinture… Et pour motiver un enfant en bas âge, je pense qu'il faut vraiment un professionnel, un artiste".
Reste à évaluer les modalités pratiques de l'accueil des enfants et le contenu des enseignements pédagogiques qui restent flous pour l'ensemble des artistes, pas encore consultés par les services de la mairie.