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Affaire Leclerc: "On m'a mise dehors comme une chaussette sale"

Leclerc est soupçonné de travail dissimulé

Leclerc est soupçonné de travail dissimulé - REMY GABALDA / AFP

Dans une enquête publiée ce jeudi, "Le Monde" révèle que onze chômeuses de longue durée ont porté plainte pour "escroquerie" et "travail dissimulé" après avoir participé à une formation dans une enseigne Leclerc. RMC a recueilli le témoignage de certaines d'entre elles.

Embaucher un chômeur pour une formation, avec promesse d'embauche et le remercier avant la fin du stage après avoir touché les aides de Pôle emploi : telle serait la technique utilisée par certains magasins Leclerc pour avoir de la main d'œuvre pas chère. C'est en tout cas ce qu'a révélé Le Monde ce jeudi. Le quotidien du soir indique en effet que onze chômeuses de longue durée ont porté plainte pour "escroquerie" et "travail dissimulé" après avoir participé à une formation dans une l'enseigne Leclerc de Fleury-Mérogis (Essonne), ouverte depuis le mois de janvier.

"A l'origine, j'étais en formation pour apprendre à faire le métier d'hôtesse de caisse", témoigne pour RMC Laura, 27 ans à qui Leclerc a fait une promesse de CDI. Mais elle l'assure, elle a été "bernée". En effet, elle constate qu'en réalité, "ils avaient besoin de personnes pour faire l'ouverture du magasin et le nettoyer tout en bénéficiant d'une main d'œuvre gratuite vu que ce n'est pas eux qui payaient".

"On a été utilisé pour faire l'ouverture du magasin"

Dans Bourdin Direct, elle livre sa version : "On a fait l'ouverture du magasin le 15 janvier sans réelle formation. On avait redemandé au directeur de Leclerc si on allait tous avoir un CDI. Il a répondu oui et en fait on a tous été viré un par un". Elle en est donc persuadée : "On a été utilisé pour faire l'ouverture du magasin".

Catherine, embauchée elle aussi pour suivre une formation de caissière, ne dit pas autre chose. "On nous a utilisé pour pouvoir nettoyer, astiquer, mettre tout en rayon, que ce soit nickel pour l'ouverture du magasin. On a fait tout sauf la formation caisse" déclare-t-elle sur RMC. Elle ajoute que "même si elle ne se sentait pas bien, elle le faisait car j'avais besoin de ce CDI". "J'y ai mis tout mon cœur, toute mon âme et au bout on m'a mise dehors comme une chaussette sale" regrette-t-elle. Et de s'emporter : "Ils ont utilisé les fonds publics et nous avec. C'est vraiment du n'importe quoi".

Maxime Ricard avec Romain Poisot