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Alain Minc n'exclut pas qu'un Sarkozy battu reste en politique

Alain Minc, l'un des conseillers officieux de Nicolas Sarkozy, n'exclut pas que le président sortant reste en politique en cas de défaite dimanche soir, bien qu'il ait dit maintes fois qu'il se retirerait et changerait de vie dans ce cas. /Photo d'archive

Alain Minc, l'un des conseillers officieux de Nicolas Sarkozy, n'exclut pas que le président sortant reste en politique en cas de défaite dimanche soir, bien qu'il ait dit maintes fois qu'il se retirerait et changerait de vie dans ce cas. /Photo d'archive - -

par Emmanuel Jarry et Catherine Bremer PARIS (Reuters) - Alain Minc, l'un des conseillers officieux de Nicolas Sarkozy, n'exclut pas que le...

par Emmanuel Jarry et Catherine Bremer

PARIS (Reuters) - Alain Minc, l'un des conseillers officieux de Nicolas Sarkozy, n'exclut pas que le président sortant reste en politique en cas de défaite dimanche soir, bien qu'il ait dit maintes fois qu'il se retirerait et changerait de vie dans ce cas.

Nicolas Sarkozy a pourtant réaffirmé vendredi matin sur Europe 1 ce qui est sa ligne depuis le début de la campagne.

"Si les Français font un autre choix, j'ai déjà dit qu'à ce moment-là ce serait terminé", a-t-il déclaré en se mettant en opposition avec son concurrent socialiste François Hollande qui continuera la politique "qu'il perde ou gagne".

Le président sortant voit plutôt "comme un apaisement qu'une inquiétude" la perspective de "retrouver sa famille" et dit qu'il n'éprouve aucun "vertige" à l'idée d'arrêter la politique.

"Le vertige, c'est pour celui qui a besoin pour son équilibre d'aller toujours plus vite", a-t-il expliqué.

Mais pour Alain Minc, les portes restent ouvertes, notamment si la défaite du président sortant est étroite.

"On va voir ce que fera Nicolas Sarkozy", a-t-il dit à Reuters. "Ce qui se passe à droite dépend de ce que fait Sarkozy. Est-ce qu'il sort ou non de la politique ? Vous croyez que s'il veut reprendre l'UMP, (le secrétaire général de sa formation Jean-François) Copé va résister ?", a-t-il demandé.

"Je ne dis pas qu'il va le faire mais la première question pour la droite c'est : 'est-ce que Sarkozy arrête ?'", a-t-il ajouté. "S'il est battu de très peu, il est très légitime."

"Après, la deuxième question c'est : 'est-ce que la droite limite les dégâts aux législatives' ? Si la droite limite les dégâts et revient avec 250 députés, au lieu de 320, l'UMP n'éclate pas. Si elle ne limite pas les dégâts et qu'elle a 120 députés, là ça sera un drame", a-t-il poursuivi.

HOLLANDE SOUS-ESTIMÉ

La majorité actuelle a selon Alain Minc un thème potentiel de campagne législative "formidable", qui est de se battre sur le thème "pas tous les oeufs dans le même panier".

"Les socialistes auront l'Elysée, le Sénat, toutes les régions, deux tiers des villes, Paris, deux tiers des départements. Le seul thème c'est : réflexe démocratique, votez pour nous. Ça ne leur donnera pas la majorité mais je ne pense pas du tout qu'on aura une majorité socialiste écrasante."

Le conseiller de Nicolas Sarkozy ne se montre pas exagérément optimiste sur l'issue du second tour, la dirigeante du Front national Marine Le Pen voulant selon lui le faire battre pour forcer une recomposition du paysage politique.

"Marine Le Pen, pour des raisons rationnelles, cyniques et intelligentes, va faire gagner François Hollande, parce qu'elle espère l'explosion de la droite. Si Marine Le Pen n'essayait pas de faire battre Sarkozy, Sarkozy serait élu", a-t-il estimé.

Alain Minc estime que tout le monde a sous-estimé le candidat socialiste.

"Le François Hollande qu'on voit là est différent de celui qu'on a tous connu. Vraiment, on le prenait pour autre chose que ce qu'il est. Ou nous nous sommes trompés ou c'est lui qui a changé", a-t-il dit.

"Je crois qu'on a tous sous-estimé ce type. Je pense qu'il a montré pendant cette année une fermeté d'âme pas banale et je pense (...) qu'il va être très ingrat. Or l'ingratitude, c'est la marque des chefs. A part ça il fera une mauvaise politique économique", a-t-il conclu.

Edité par Yves Clarisse

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